Les ordinateurs portables continuent de séduire les Marocains. La percée des ordinateurs «perso» n'est en effet plus à démontrer : le taux d'équipement en ordinateur personnel est toujours en augmentation (+19% depuis 2008). Mieux, 45% des ordinateurs des particuliers en 2009 sont des portables, contre 30% en 2008. C'est ce qui ressort de la dernière étude annuelle de l'Observatoire de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), relative à l'année 2009 (l'étude couvre la période comprise entre le 22 février et le 9 mars 2010). Selon ladite étude, l'engouement des ménages et particuliers pour les ordinateurs personnels est expliqué par les offres des fournisseurs d'accès à Internet, qui proposent des ordinateurs à des prix très attractifs pour accompagner les offres d'accès à Internet. «Ces offres ont joué en faveur d'une accélération de l'équipement depuis 2008 en plus des différentes initiatives gouvernementales», indiquent les rédacteurs de l'étude de l'ANRT. Les enquêteurs ont toutefois relevé que, selon le milieu le taux d'équipement reste inégal : on note 50 points d'écart entre les milieux urbain et rural. D'autres inégalités ont également été relevées au niveau des catégories socioprofessionnelles (CSP). On remarque, en effet, une différence de 72 points entre les CSP B et D. L'étude ne donne malheureusement pas de chiffres plus détaillés, mais elle a noté les principaux freins à l'achat d'un ordinateur. Ainsi, la raison citée par plus de la moitié des sondés (61%) demeure le «prix trop élevé» du bien informatique. Les autres raisons du non-équipement en ordinateur sont l'absence de besoin (34%), puis le problème de l'analphabétisme (17%) et enfin une utilisation trop compliquée (7%). La téléphonie mobile continue sa percée Pour la téléphonie mobile, l'année 2009 n'a pas connu de grands changements. L'équipement en téléphonie mobile au niveau des ménages a continué d'augmenter «légèrement», selon l'ANRT, avec un taux de 67% des ménages totaux. Comme à l'accoutumée, la principale utilisation de la téléphonie mobile reste la communication : émission et réception d'appels (utilisation par 100% des individus équipés en mobile). Même tendance pour les SMS qui restent fortement utilisés : 53% des individus équipés en mobile. Et comme l'ont déjà confirmé plusieurs études réalisées par des opérateurs du marché local, les Marocains demeurent des «champions du bip». En effet, le «bip» reste fréquent, car 46% des individus équipés en mobile le citent spontanément. Pour les autres utilisations des terminaux mobile, 27% citent l'écoute de musique et la prise de photos/vidéos. Quant à la navigation sur Internet sur le téléphone mobile, elle reste très rare (2%). Par ailleurs, les enquêteurs de l'ANRT ont introduit de nouvelles questions qu'ils ont posées aux sondés, celles relatives aux intentions de changement d'opérateur. Il en ressort ainsi que 7% des individus équipés en mobile ont changé d'opérateur sur les 12 derniers mois. Les causes citées demeurent la couverture réseau pour 46% des réponses et les prix des communications pour 33%. Un fixe en déconfiture et une 3G encore «chère» Comme pour les abonnements de téléphonie fixe, l'équipement des ménages en la matière reste en déconfiture. Rappelons-nous, la présence de la téléphonie fixe dans les foyers avait connu un très fort accroissement en 2007, en partie en raison de l'arrivée des nouvelles offres de téléphonie fixe à mobilité restreinte et par les programmes de désenclavement sur l'ensemble du territoire. Ainsi, la croissance de la pénétration des lignes fixes ralentit en 2008, même si elle reste positive (7% de 2007 à 2008 et 6% de 2008 à 2009). Quant à la 3G (internet mobile), seulement 3% des individus équipés en mobile disent l'utiliser fréquemment sur leur téléphone. Selon les conclusions du rapport de l'ANRT, le principal frein évoqué par les sondeurs est la « nature » dont ils disposent. Les téléphones utilisés par la majorité des abonnés sont non compatibles avec la navigation sur Internet. Pis, un tiers des Marocains disent ne pas «en voir l'utilité». Le e-commerce n'intéresse (presque) personne Le commerce électronique n'inspire pas confiance aux Marocains. Cette énième étude de l'ANRT le confirme. Ainsi, une majorité des personnes interrogées (96%) n'ont jamais eu recours à l'achat en ligne. Et il s'agirait d'un «taux stable» par rapport à 2008 et 2007 et qui confirme le peu d'attrait des Marocains pour ce type de commerce. Les entreprises ne font pas mieux. Le commerce électronique y accuse un «faible développement», aussi bien sur le plan de la vente que de l'achat en ligne. Et ce, étant donné le faible taux d'utilisation et le désintérêt constaté. En effet et à fin 2009, seuls 5% déclarent pratiquer l'achat en ligne et 6% la vente en ligne. Cependant, alors que 11% des entreprises connectées à Internet disent avoir l'intention de faire des achats en ligne, 85% pensent vendre en ligne dans les 12 prochains mois. Comme pour les particuliers, le risque d'insécurité de paiement est souvent émis comme frein au commerce en ligne (40% des entreprises connectées à Internet). Puis, 38% déclarent que leurs produits sont peu adaptés au commerce en ligne et 31% que la clientèle n'est pas prête à acheter en ligne. Le secteur des NTIC, le mieux équipé Le secteur technologique reste toujours le mieux équipé (0,85 ordinateur par employé). En général, et selon les conclusions de l'ANRT, le parc d'ordinateurs est toujours majoritairement composé de fixes à hauteur de 80% (contre 85% en 2008, ce qui montre un léger équipement en portables). On note aussi un renouvellement des ordinateurs les plus anciens (de plus de 3 ans). Pour ce qui est de la téléphonie mobile, le nombre moyen d'abonnements mobiles est de 5,2. Tandis que le nombre moyen de lignes fixes par entreprise atteint 4,1 lignes en 2009. Le régulateur ne donne pas de détails concernant l'évolution de ces chiffres dans le temps. Pour rappel, l'enquête de collecte des indicateurs TIC (technologies de l'information et de la communication), réalisée annuellement par l'observatoire de l'ANRT, regroupe quatre catégories principales : le niveau d'équipement, l'accès, l'usage et les attentes et opinions vis-à-vis des TIC. Cette année, l'échantillon a été fixé à 1300 répondants (850 urbains et 450 ruraux, pour le segment des ménages/particuliers) et 500 entreprises.