« Nous avons vécu une année marquée par la régression du pouvoir d'achat des salariés et la hausse vertigineuse du coût de la vie », lance d'emblée Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'UMT, en cette journée de fête de travail. Et la situation ne semble aller en s'améliorant. « Tout ceci a malheureusement été suivi d'un gel des salaires aussi bien dans le secteur privé que dans le public et le semi-public », poursuit le syndicaliste. Ce premier 1er-Mai de la nouvelle Constitution et du gouvernement Benkirane ne fait pas que des heureux du côté des centrales syndicales. Pour Hamid Chabat, secrétaire général de l'UGTM, “ces changements fondamentaux n'ont pas encore donné leurs fruits. Jusque-là, le gouvernement donne l'impression d'être passif et silencieux ». De l'avis de Ali Lotfi, secrétaire général de l'ODT, « le nouveau gouvernement n'a pas non plus réussi à instaurer une nouvelle approche pour avancer dans ce dialogue. De plus, il s'est concentré sur des dossiers qui ne sont pas prioritaires ». Interrogés par la rédaction des Echos quotidien et de Lesechos.ma, les différents représentants des syndicats font état de leur insatisfaction face à un dialogue sociale qui n'avance toujours pas. Abdelakder Zain prétend même que « rien ne prédit un changement positif, notamment pour les salariés ». Pour le secrétaire général adjoint CDT, « au sein de cette coalition gouvernementale, chaque ministre à sa propre vision du dialogue social et des réformes à entreprendre. Cela ne favorise nullement l'élaboration d'un vrai programme ». Chabat appelle aujourd'hui le gouvernement à « sauver la situation et instaurer un vrai dialogue social ».