L'amélioration du processus de commande publique des médicaments, permettra à l'Etat d'économiser 150 MDH, uniquement sur les vaccins. L'annonce a été faite par El Ouardi devant la seconde Chambre, accompagnée des prochaines étapes envisagées pour la mise à jour des cahiers des charges des cocontractants du ministère. «Nous attendons les conclusions de la Cour des comptes pour les appels d'offres lancés. C'est en fonction des résultats que nous allons rectifier le tir et améliorer le processus d'achat des médicaments», a indiqué le ministre de la Santé. Le manque à gagner de l'Etat à cause de la non-transparence des marchés reste énorme. Rien que pour les vaccins, le département de tutelle a estimé que «l'Etat pourra gagner plus de 150 MDH en vertu des nouveaux appels d'offres», a révélé El Ouardi pour ce segment. La rationalisation des dépenses médicales du ministère est, selon le ministre, chose faite avec l'adoption de nouveaux critères qui vont présider les choix des cocontractants de l'Etat. Les nouvelles mesures préconisées vont s'attaquer aussi à la composition des comités des médicaments, que ce soit au niveau de l'approvisionnement comme à celui des régions et des provinces. Cependant, aucune date n'a été avancée par le département de tutelle, sur la mise en chantier de ces mesures qui restent conditionnées par les résultats de l'enquête menée actuellement par la Haute cour financière. Cette dernière est tenue de livrer «ses éclaircissements sur le respect des procédures de commande des médicaments», a indiqué le ministre. Sur le même volet, le département de la Santé veut amorcer durant les prochains mois son programme destiné à compenser la faiblesse de l'offre sanitaire par l'activation des solutions alternatives décidées au préalable. Le démarrage du Ramed ne laisse pas le choix à l'Etat, qui doit procéder au lancement des unités d'urgence mobiles, ainsi qu'à la création de pôles régionaux spécialisés. La révision des modalités de la commande publique devrait pour sa part, se soucier essentiellement de la couverture territoriale équilibrée des soins, répondant aux orientations du plan d'action du ministère. Le projet de décret d'application des nouvelles règles pour l'approvisionnement des hôpitaux publics, a été déposé au SGG et détermine les documents relatifs aux dossiers devant accompagner la demande d'enregistrement et d'agrément. Un observatoire pour les prix des médicaments Le département de tutelle est sur le point d'achever le volet juridique pour une nouvelle régulation du prix des médicaments. Il s'agit en effet de deux décrets, très attendus par les professionnels du secteur, qui sont supposés donner plus de visibilité à la nouvelle politique envisagée en concertation avec les industriels de la pharmaceutique ainsi que les distributeurs. C'est une nouvelle politique de baisse des prix qui a obtenu l'adhésion des diverses parties concernées. Selon des sources très proches du dossier au sein du département de la Santé, «il est prévu de mettre en place une commission de fixation des prix, de même qu'un observatoire de suivi des prix de commercialisation des médicaments. «Les nouvelles mesures, ajoute la même source, vont également permettre de mettre en place une base de données informatique de l'état des lieux des stocks commercialisés, ce qui permettra de mieux lutter contre les ruptures enregistrées parfois en matière d'approvisionnement». Un référenciel des soins sera aussi mis en place au même titre que l'encouragement à la prescription de médicaments génériques. Plusieurs points d'ombre persistent, d'un autre côté, sur les taux de baisse qui résulteront de cette nouvelle réglementation. Le département de la Santé évoque une moyenne de 57% de cette baisse, qui a été par ailleurs atteinte en 2010 pour les maladies du cancer et du diabète. Outre les deux organismes de fixation et de suivi des prix des médicaments, les attributions de l'Agence nationale du médicament devront également être clarifiées. Cette structure aura une fonction d'arbitrage entre le public et les opérateurs.