Le bras de fer est toujours maintenu. La 2e manche des réunions du dialogue social, qui a eu lieu hier, continue en effet d'opposer l'Etat et les syndicats de l'administration. En attendant l'entrée en ligne du patronat, la 2e réunion de la commission du secteur public du dialogue social s'articulait ainsi selon trois axes principaux. «Le nouveau round est composé de deux volets importants. Il y a, d'abord, le volet relatif au statut de la fonction publique, la réforme des retraites, ainsi que les deux lois sur les syndicats et la grève», explique à ce titre Abdelaâdim Guerrouj, ministre chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration. «Le 2e volet concerne l'exécution des accords déjà conclus en 2011, en plus de ce qui reste des engagements pris. Le troisième axe concerne pour sa part la mise en place d'une méthodologie de travail commune, afin d'aboutir à des résultats concrets dans des délais raisonnables», ajoute le responsable en charge de mener les négociations au sein de la commission. Le gouvernement ne veut donc pas perdre de temps durant cette étape, marquée par la montée au créneau des cinq centrales syndicales les plus représentatives. En effet, l'Union marocaine du travail, la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail, l'Union générale des travailleurs du Maroc et l'Union nationale du travail au Maroc chauffent les troupes depuis un moment. Les représentants des fonctionnaires campent sur leur position. Ils tiennent ainsi «à la protection des libertés syndicales» et demandent «une visibilité sur le calendrier de travail 2012-2013». Les thématiques sont relatives à l'exécution du reste des engagements pris lors de l'accord du 26 avril 2011. La Charte sociale en ligne de mire Cette 2e réunion préparatoire a permis d'avancer sur le volet législatif relatif au nouveau statut des syndicats et à celui de la grève. L'ensemble des syndicats ont livré leur proposition sur la mouture actuelle des deux projets, qui seront au cœur de la future Charte sociale, à laquelle sera également associé le Conseil économique et social(CES). Sur ce volet, les recommandations des syndicats visent notamment «le renforcement de la présence des syndicats au sein des entreprises et l'activation de la convention collective comme moyen de sauvegarde de la paix sociale», comme le soutiennent les membres de la CDT dans la mouture présentée au gouvernement, et relative au statut des syndicats. Les syndicats des communes, qui représentent pour leur part plus de 154.000 fonctionnaires seront de plus en plus esseulés dans leur démarche, qui se trouve être en déphasage avec la nécessaire continuité des services publics. Cela, au moment où «la trêve» obtenue par le collègue de Guerrouj à la Justice deux jours auparavant a permis de mettre un terme à la grande influence des syndicats peu représentatifs et qui avaient réussi malgré tout à paralyser le secteur. Les points communs des propositions syndicales tournent autour de l'institutionnalisation du dialogue social et restent unanimement inscrites contre l'application des retenues sur les salaires des grévistes. D'autres demandes veulent pour leur part mettre en place d'autres fondations sectorielles des oeuvres sociales, l'activation du nouveau statut pour les fonctionnaires et la mise en place d'un système des allocations. L'examen des budgets sectoriels des divers départements au sein de la Chambre des conseillers, dominée par les syndicats, ne sera donc pas une partie de plaisir pour le gouvernement.