C'est une filière qui passe souvent inaperçue, mais constitue pourtant un grand pourvoyeur d'emplois et de revenus pour les exploitants du secteur halieutique. L'enjeu semble en tout cas bien certain aux yeux de la tutelle sectorielle. Le plan d'aménagement de la pêcherie des algues marines, développé dans le cadre de la stratégie «Halieutis», vient effectivement de livrer ses premiers résultats. «La biomasse des algues marines a connu une amélioration de 30% en 2011 par rapport à 2010», révèle-t-on dans une communication officielle du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime. Un constat qui a été établi suite à la campagne de prospection menée par l'Institut national de recherche halieutique (INRH). Celle-ci a révélé des améliorations au niveau de la biomasse et l'augmentation de la ressource en gélidium, algue naturelle et sauvage. Des efforts restent par ailleurs à déployer, selon la tutelle, quant au respect du repos biologique et la lutte contre la collecte illicite du gélidium. Ce phénomène est en effet de plus en plus préoccupant, du fait d'une tendance à la prolifération dans des zones comme Sidi Bouzid et à l'Est de cette zone. Le ministère d'Akhannouch compte miser sur la sensibilisation des intervenants de la filière des algues marines, par rapport à l'importance de la pérennité de l'espèce d'une part, et de la protection du patrimoine national d'autre part. Par ailleurs, pour atteindre un objectif d'allégement de l'effort de pêche sur le gelidium, les nouvelles orientations de la tutelle visent à encourager l'algoculture de «gracilaria» (variété d'algues rouges, ndlr) et l'utiliser pour la fabrication de l'agar alimentaire (Un type d'additif alimentaire produit à partir d'algues rouges, ndlr). Il faut savoir que 80% de gelidium entre dans la fabrication de l'agar alimentaire et 20% dans la fabrication de l'agar bactériologique. Optimisation de la ressource La gestion de la ressource est le défi de base de cette filière. Le lancement du plan d'aménagement de la pêcherie des algues marines, conçu en 2010, était en réponse à un désordre qui prévalait dans l'activité et les conditions d'exploitation. La reconstitution du stock pleinement surexploité, est l'une des priorités de ce plan. À titre indicatif, les débarquements d'algues marines ont progressé à hauteur de 44% en termes de volume, au terme des deux premiers mois de l'année, par rapport à la même période en 2011. En valeur, c'est la grande hausse : elle a progressé de près de 94% sur les mêmes échéances comparées, selon les toutes dernières statistiques de l'Office national des pêches. Cette problématique de disponibilité de la ressource se rajoute aux priorités d'organisation de l'activité, de la préservation des emplois formels et actuels, ainsi que de l'augmentation de la valorisation du produit. Par ailleurs, la mise en œuvre de ce plan d'aménagement a nécessité la mobilisation d'instruments d'accompagnement. Parmi ces derniers, figurent principalement la détermination de la période de récolte et la fixation de l'effort de pêche. À l'export, le ministère a misé sur l'instauration d'un quota pour les algues marines et l'agar-agar : 80% de cette ressource est valorisée via l'industrie nationale de transformation (agar-agar) et 20% exportée à l'état brut.