Le département chargé des Relations avec le Parlement et la société civile veut insufler du sérieux à travers sa nouvelle stratégie de contrôle des finances des ONG. «Nous avons tenté durant toutes nos sorties médiatiques de donner l'information. Nous sommes en face de deux catégories de problèmes très dangereux: celui de l'inégalité des chances pour accéder à l'aide étatique et celui relatif à la non-transparence des opérations de justification des dépenses», commentait ainsi El Habib Choubani, mardi au Parlement. La triple tutelle – de l'Intérieur, de la Jeunesse et enfin celle du département chargé des Relations avec le Parlement – sera confortée par les nouvelles mesures à caractère technique que l'Etat veut mettre en place pour joindre l'acte à la parole. «Le gouvernement est résolu à la mise en place d'un nouveau système de contrôle des aides publiques et étrangères. Nous avons des conventions de partenariat avec BAM et l'Office des changes pour instaurer un système moderne». Ciblage Les nouvelles mesures concernent l'ensemble du tissu associatif qui regroupe à la fois les associations bénéficiant des subventions du département de la Jeunesse, celles travaillant sous l'égide de l'INDH, et, enfin, celles alimentées directement par des lignes de financement étrangères. En ce qui concerne la répartition des subventions, l'approche sectorielle sera délaissée au profit d'une autre, «qui se focalise sur le rural et les banlieues des villes», a expliqué Choubani devant la seconde Chambre. En outre, des aspects liés à la gestion des associations, dont une bonne part présente des bilans annuels qui laissent à désirer, ce sont «la tenue d'une comptabilité agréée et le contrôle de la Cour des comptes qui seront mis en place». Jusqu'à présent, aucun contact officiel n'a été effectué entre les représentants des ONG, qui demandent des assises, et l'Etat pour préparer la prochaine étape. Les associations étrangères opérant au Maroc ainsi que celles des MRE opérant au sein des pays d'accueil sont quant à elles l'une des grandes équations à résoudre par Choubani. Pour leur part, les associations de consommateurs vont bénéficier d'un fonds dédié au soutien financier de ce type d'ONG, en attendant la mise en place du Conseil supérieur de la consommation.