C'est la plus faible dotation budgétaire prévue par le projet de loi de finances, que celle tracée pour le ministère chargé des Relations avec le Parlement et la société civile. Avec ses 26MDH et 5 postes budgétaires, le département d'El Habib Choubani risque de passer une année «blanche», vu l'ampleur des chantiers qui ont été tracés dans le programme du gouvernement. Si le gros des subventions émane exclusivement des départements de l'Intérieur et de la Jeunesse, ce budget 2012 a laissé l'ensemble du tissu associatif sur sa faim. Les nouvelles missions de ce département, qui ne s'occupe plus seulement des relations entre le gouvernement et sa majorité parlementaire, semblent l'emporter largement. La discussion du projet sectoriel de Choubani, qui ne démarrera que le 3 avril prochain, a été précédée d'une série de rencontres avec les représentants du tissu associatif. «Il faudra que les ONG cessent d'adopter la logique de la mendicité», a déjà averti le ministre de tutelle durant la dernière rencontre du genre tenue en fin de semaine dernière à Rabat. Triple tutelle Pour sa part, la société civile qui espère pouvoir tenir ses premières assises à la fin de cette année 2012, n'arrive pas encore à digérer la triple tutelle de l'Intérieur, de la Jeunesse et du département chargé des Relations avec le Parlement, nouvellement mise en place. Les ONG tentent à nouveau de monter au créneau, à l'instar du forum des jeunes marocains, qui a constitué «un gouvernement parallèle composé de jeunes. Ceci afin d'assurer le suivi de la politique du gouvernement sur plusieurs aspects liés aux attentes de ceux-ci», explique Mehdi Heydar, membre dudit forum. Les associations bénéficiant des subventions du département de la Jeunesse et celles travaillant sous l'égide de l'INDH seront également tenues, en vertu des nouvelles mesures prévues par le projet de la loi de finances, de prêter attention aux aspects liés à la gestion des associations, dont une bonne partie présente des bilans annuels qui laissent à désirer. Les statistiques montrent que 2,5% des ONG toutes catégories confondues s'accaparent 63% du total des 8,8 MMDH de subventions accordées par l'Etat. L'action des pouvoirs publics sera donc focalisée sur les ONG opérant avec des jeunes dans les secteurs éducatifs et sociaux. Les associations étrangères oeuvrant au Maroc ainsi que celles des MRE opérant au sein des pays d'accueil seront au centre des questions qui attendent des réponses urgentes des responsables associatifs. L'examen, prévu le 3 avril prochain au sein de la commission de la Justice et des droits de l'Homme, dévoilera enfin les outils de coordination qui seront mis entre le gouvernement et sa majorité, au sein de la Chambre des représentants, pour une plus grande efficacité du plan législatif.