Ayant concentré le gros de ses demandes lors des concertations autour de la Constitution de 2011 et autour de la démarcation vis-à-vis des idées politiques et syndicales, ainsi que sur la réforme de la justice et des médias, les ONG tentent à nouveau de monter au créneau après l'entrée en activité du gouvernement de Benkirane. Plusieurs ONG expriment actuellement leur besoin d'un nouveau cadre d'action afin de tirer profit des nouvelles dispositions constitutionnelles. Cela à commencer par la tenue des premières assises du tissu associatif qui regrouperaient à la fois les associations bénéficiant des subventions du département de la jeunesse et celles travaillant sous l'égide de l'INDH. Outre les aspects liés à la gestion des associations dont une bonne part présente des bilans annuels insuffisants, la triple tutelle de l'Intérieur, de la Jeunesse et actuellement du département chargé des Relations avec le Parlement soulève des questions sérieuses auprès du tissu associatif. Le changement opéré par l'organigramme gouvernemental n'est pas encore bien assimilé par plusieurs acteurs associatifs, notamment ceux opérant avec les jeunes et dans les secteurs éducatifs et sociaux. La société civile n'a pas encore montré de signaux notables durant cette rentrée parlementaire pour indiquer qu'elle serait prête à jouer son nouveau rôle. Signalons que la nouvelle Constitution a introduit ce nouveau mode de saisie de l'Etat sans donner de détails sur la suite. «En outre du risque de l'encombrement de l'organe qui sera habilité à se prononcer sur les réclamations des ONG, il y a aussi le danger de voir les pétitions se transformer en des doléances qui ont un intérêt strictement personnel», explique un député de la majorité qui ajoute qu'aucun contact officiel n'a été effectué jusqu'à présent entre les représentants des ONG et l'Etat pour préparer la prochaine étape. Les associations étrangères opérant au Maroc ainsi que celles des MRE opérant au sein des pays d'accueil sont également parmi les questions qui attendent des réponses urgentes des responsables associatifs.