La procédure d'adoption de la nouvelle charte sociale, sur laquelle s'est penché le Conseil économique et social (CES) depuis son installation, se poursuit sous de bons auspices. Pour sa première rencontre avec le Parlement, l'instance que préside Chakib Benmoussa a décidé d'organiser une étude sur les grands principes du document. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de ses attributions et notamment sa mission consultative auprès du gouvernement et des deux Chambres du Parlement. C'est dans ce cadre que la rencontre, prévue la semaine prochaine, a été organisée sous le signe d'une réunion d'étude autour du thème : «La nouvelle charte sociale, pour de grands contrats sociaux». L'entrevue, qui se déroulera au siège de la seconde Chambre à Rabat, verra la participation des responsables des partis politiques, ainsi que des secrétaires généraux des organisations syndicales, en vue de faire une large diffusion des dispositions majeures du projet de charte et de requérir par la même occasion les avis des participants. «Cette rencontre d'étude a pour objectif l'appropriation partagée du référentiel et des principes de la nouvelle charte sociale, la définition des mécanismes d'exécution effective de ce référentiel, ainsi que la détermination des grands contrats sociaux prioritaires», indique-t-on auprès de l'instance, présidée par Cheikh Biadillah. Le rapport du CES, qui a été dévoilé en décembre dernier, est très attendu par les différents partenaires, au vu de sa portée, notamment sur l'amélioration de la gouvernance économique et de son impact social. Agenda chargé Cette rencontre d'étude permettra aux conseillers de se pencher sur un projet national d'envergure et de meubler leur agenda. À la reprise des travaux de la session printanière de la seconde Chambre, vendredi dernier, son président, Cheikh Biadillah a en effet informé ses pairs que l'institution n'a toujours pas reçu le projet de loi sur la nomination aux postes de direction des entreprises stratégiques, qui constitue pourtant un des points de l'ordre du jour de l'actuelle session. Il faut dire que la seconde Chambre se trouve dans une phase charnière, en attendant l'adoption de la loi organique qui devrait baliser l'installation de la nouvelle institution, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution. De son côté, le Conseil économique et social poursuit sur sa lancée. Le bureau de l'instance se réunira demain jeudi, surtout qu'après avoir déposé plusieurs rapports, le Conseil dont les compétences ont été également élargies s'est trouvé un nouveau terrain d'étude. Il s'agit des potentialités de l'économie verte, qui s'annonce comme «une occasion historique pour renforcer la compétitivité à l'export». Benmoussa a en effet souligné que «le passage à une économie verte constitue une occasion historique pour positionner le Maroc dans des secteurs industriels nouveaux et renforcer sa compétitivité par la création de champions nationaux à l'export, dans les filières technologiques vertes». Ce sujet ne manquera pas d'intéresser le gouvernement, qui ambitionne de promouvoir les exportations marocaines d'ici quelques années. Il faut noter que déjà, le CES s'est penché sur la question. Selon ses conclusions, les retombées socioéconomiques et environnementales des programmes nationaux montrent que les quatre secteurs, à savoir les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, l'assainissement et l'épuration des rejets liquides, ainsi que la gestion des déchets solides ménagers, «recèlent un potentiel important de création de richesses et d'emplois». Pour le président du CES, les investissements projetés dans les quatre secteurs analysés, à l'horizon 2020, vont dépasser 200 milliards de DH, avec un potentiel identifié de création de plus de 90.000 emplois. «La concrétisation de ces opportunités économiques et sociales est conditionnée en grande partie par le développement d'une politique industrielle claire et d'un plan d'anticipation des besoins en compétences et d'expertise dans les nouvelles technologies vertes», prévient Benmoussa.