Non, ce n'est pas un autre éditorial sur les malheureux incidents de Laâyoune. Il n'est pas question de remuer le couteau dans la plaie. Il s'agit plutôt de remettre quelques pendules à l'heure, d'autant plus que les commentaires vont bon train sur les tenants et aboutissants de cette affaire. Mais au-delà de Laâyoune et sa périphérie, c'est une autre guerre qui a éclaté ces dernières 48 heures, à dimension internationale, cette fois. Il ne faut pas être dupe : clamer haut et fort que l'intervention des forces de l'ordre est dictée par des impératifs du maintien de l'ordre, ne peut faire oublier ces terribles images et photos des affrontements captées par des témoins sur place et qui sont diffusées en boucle sur la Toile. On connait le pouvoir de l'image et son utilisation à des fins destructives. Oui... destructives, c'est le cas de le dire. Face au black-out imposé aux médias non officiels, des chaînes et des journaux ne se sont pas gênés pour sortir leurs mitraillettes et se faire l'écho d'une seule version des faits. C'est aussi une occasion en or pour régler des comptes. Le cas d'Al Jazeera notamment. Sans parler de certains supports occidentaux. Une image, une photo... peut dire une chose et son contraire, si elle est sortie de son contexte. Cette fâcheuse habitude de demander aux médias internationaux de faire preuve d'un traitement équitable des dossiers stratégiques et sensibles n'a plus de raison d'être. Dans une guerre médiatique, il faudra d'abord commencer par affuter ses armes. Et sur ce front, beaucoup reste encore à faire.