Dans moins de deux semaines, les 85 membres du conseil municipal de Tanger se réuniront, à nouveau, pour choisir les nouveaux membres du bureau du conseil composé de dix élus. Selon les premières informations recueillies au lendemain de l'annonce par le maire, Samir Abdelmoula et de quatre de ses conseillers de leur démission du bureau, la réaction prévalente est qu'«il vaut mieux cela que la poursuite du blocage», estime Abdelhafid Chergui du PAM. L'autre réaction parmi certains élus verse plutôt le désarroi. «Nous ne savons pas ce qui va se passer...», admet Abdelmalek Salhi, vive-président et membre du Mouvement populaire. Pour sa part, le 2e vice-président du PAM, démissionnaire, Mhamed Lahmidi, a, quant à lui, poussé la logique à son terme en démissionnant le même jour de son mandat de conseiller municipal et pas seulement de son poste au sein du bureau. Autres réactions : des membres du bureau national du PAM n'étaient pas au courant deux heures après la publication du communiqué annonçant la décision de la démission. Quelques heures plus tard, un communiqué du parti saluera la décision «courageuse» de démission du maire de Tanger, dénonçant les «calculs politiciens qui paralysent la cohésion de la majorité». De même, tandis qu'une réunion était convoquée à la wilaya de Tanger dans l'après-midi, le bureau du parti à Tanger ne répondait pas au téléphone. Enfin, la MAP aussi a pris son temps pour annoncer la décision venant de Rabat : ce fut fait un peu avant 3 heures du matin. La bataille municipale que s'apprêtent à se livrer les élus locaux de Tanger sera très serrée et pleine de pièges. Tout d'abord, malgré le texte du communiqué sous-entendant que les cinq élus du PAM qui ont présenté leur démission, mardi 20 octobre, sont les seuls élus du PAM du conseil municipal de Tanger, cette information reste à vérifier. Selon des sources sûres, le groupe du PAM va de cinq à 17 membres comme écrit dans Les Echos quotidien du 15 octobre, d'autres sources parlent de onze. Cependant, au moins Abdelhafid Chergui faisait partie du PAM de Tanger jusqu'à la semaine dernière. Ce qui fait donc au moins un groupe de six membres, voire sept si on ajoute Fouad El Omary. Dans la configuration actuelle, le PJD détient 23 sièges et le RNI 21 au sein du conseil, avec le MP, l'UC et l'Istiqlal détenant entre 4 et 8 sièges chacun. Le PJD est prêt à s'allier avec le PAM, mais sans certains élus MP et UC. Le RNI se tient en embuscade, ses réseaux et ses moyens financiers lui permettant de rafler la présidence. Mais la présidence aujourd'hui serait, côté PAM, destiné à Fouad El Omary, coordinateur régional du parti et frère d'Ilyas El Omary, conseiller à la HACA. Le jeu est ouvert, sauf que les pressions vont être réelles pour qu'une majorité se forme autour du PAM ou du RNI, si possible selon le vœu du PAM, sans le PJD.