Le Maroc a encore beaucoup à faire en terme de transparence des marchés immobiliers. Tel est le verdict de Jones Lang Lasalle, un bureau international d'études et de conseil en immobilier d'entreprise et d'habitat. Le Maroc se place ainsi à la 60e place sur un total de 81 pays étudiés, dans la catégorie, plus précisément des pays à «faible transparence». Néanmoins, il devance ses voisins maghrébins: la Tunisie (75e), figure dans la même catégorie, ainsi que l'Algérie qui constitue la lanterne rouge du classement, occupant la 81e place, dans la catégorie «Opaque». À l'échelle MENA, le Maroc figure dans le top ten des marchés les plus transparents. Il est devancé par Dubaï (37e à l'échelle mondiale), Bahreïn (50e), Abou Dhabi (56e), et la Jordanie (58e), considérés comme les plus transparents dans la région, même s'ils sont comptés, sur le classement mondial, dans la catégorie des «semi-transparents». Le haut du classement mondial demeure, sans grande surprise, dominé par les pays d'Amérique du Nord et d'Europe. L'Australie, le Canada et le Royaume-Uni forment le trio de tête, dans la catégorie «haute transparence». La France se hisse à la huitième place, dans la même catégorie. Pour revenir au cas du Maroc, le pays a, en effet, perdu cinq places entre le dernier index, publié en 2008, et le présent. Une transparence qui s'effrite, et dont les causes sont partagées avec la plupart des pays de la région MENA. Sauver d'abord, épurer ensuite En effet, d'après les experts de Jones Lang Lasalle, l'avènement de la crise, qui a fortement impacté les géants immobiliers de ces pays (Dubai World), y est pour beaucoup. La priorité pour ces pays est beaucoup plus de restructurer et reconstruire des marchés profondément malmenés par une conjoncture défavorable que de penser à les épurer. Pour preuve, de grands marchés comme le Pakistan, le Koweït et Bahreïn ont perdu sensiblement en transparence. Nonobstant le fait que le Maroc n'ait pas connu beaucoup d'évolution en termes de transparence, le rapport de Jones Lang Lasalle note, toutefois, une tendance au changement des mentalités vers un secteur plus responsable. Cela s'illustre à travers la multiplication des compagnies immobilières dans le pays. Par ailleurs, Jones Lang Lasalle souligne la récente orientation de la politique gouvernementale d'accès au logement à faible coût, et toutes les incitations fiscales y afférentes, auprès des opérateurs immobiliers. Du côté des banques, cette même orientation a permis le développement de formules de financement adéquates. L'objectif est, en effet, de multiplier les projets en ce sens, et démocratiser l'accès au logement.