BMCE Bank en transformation ! C'est là l'un des principaux volets sur lequel s'est attardé le top management de la banque bleue, mardi, à l'occasion de la traditionnelle présentation des résultats du groupe. Cette transformation concerne principalement le concept de régionalisation qu'a entamé la banque depuis un an et qui a vu, à ce jour, la concrétisation de plusieurs directions régionales, dont deux à Casablanca. Ce processus de régionalisation devrait ainsi être achevé durant ce premier semestre 2012 et permettra à BMCE Bank de se rapprocher davantage de ses clients régionaux, via notamment des circuits de validation plus courts. En attendant, «le groupe se continentalise. Les structures de son bilan, ses structures organisationnelles, ses capacités humaines et sa culture évoluent et doivent évoluer encore pour épouser l'élargissement de ses horizons géographiques». Cette déclaration, de Brahim Benjelloun-Touimi, administrateur directeur général à BMCE bank, en dit long sur les ambitions du groupe et la mutation qu'il développe. Ces évolutions, faut-il le préciser, commencent à porter leurs fruits, comme en témoignent les réalisations de la banque. Celle-ci est parvenue en 2011 à pulvériser plusieurs records. D'abord, au niveau du total de son bilan, lequel, avec une croissance de 11%, a dépassé pour la première fois le cap des 200 MMDH : «Avec un total au bilan qui a doublé depuis 2007, à 208 MMDH, c'est quasiment un nouveau groupe bancaire qui a été créé au sein de BMCE Bank», se réjouit Mohamed Bennani, directeur délégué chargé des finances et des risques. Crise Au-delà du total bilan, il faut préciser que la banque a également dopé ses indicateurs commerciaux. Le PNB, par exemple, a bondi de 7,8% en 2011, pour franchir la barre des 8,1 MMDH, pour la première fois. Cette performance, explique le top management, «a surtout été rendue possible par l'évolution qu'ont connu la marge d'intérêt et la marge sur commission». Celles-ci ont «permis de rattraper la baisse enregistrée au niveau des commissions sur les activités des marchés. Le groupe clôture donc son exercice sur une hausse de 3,8% de son RNPG, qui se fixe à 850 MDH . L'Afrique contribue à elle seule à hauteur de 36% de ce RNPG, contre 32% seulement en 2010», ajoute Bennani. Grâce au renforcement de la banque dans le capital de BOA (Bank Of Africa), avec une participation qui est passée de 55,8% à 59,4%, BMCE Bank tire plus que jamais profit de son expansion sur le continent noir et ceci, en dépit de la situation qu'a traversé la Côte d'Ivoire en début d'exercice. C'est d'ailleurs sur cet argument que se base Benjelloun Touimi pour rassurer quant à l'impact éventuel de la crise actuelle au Mali, où BMCE Bank est présente via deux filiales. «Nous n'avons pas de craintes à avoir au Mali et le fait qu'on ait pu dépasser une crise plus grave en Côte d'Ivoire nous permet de rester confiants», assure le top management de la banque. Pour ce qui est de l'Europe, où la filiale londonienne a pénalisé le groupe ces dernières années, un plan de restructuration visant à établir une plateforme unique sur le continent, basée à Madrid, semble être un élément de confiance, en dépit de l'impact négatif qu'a enregistré le groupe durant son activité européenne en 2011. À ce titre, il convient de souligner que l'Europe a contribué négativement (-1%) au RNPG global de la banque. Par ailleurs, le management de BMCE Bank reconnaît que ces chiffres, aussi positifs qu'ils soient, auraient pu être nettement meilleurs sans l'alourdissement du coût du risque, ces dernières années. À fin 2011, celui-ci s'établissait à 872 MDH, soit 6,4% de plus qu'en 2010. Cependant, cela ne décourage en rien la banque : «Nous continuons à financer l'économie, comme il se doit, car celle-ci a besoin, plus que jamais, du soutien du système bancaire. Nous ne voulons pas provoquer un effet procyclique qui risquerait d'être trop lourd pour l'économie, dans le contexte actuel», insiste Benjelloun Touimi. De plus, pour le management de BMCE Bank, les provisions en soi, qui atteignent 1 MMDH ne peuvent être considérées comme des pertes, mais plutôt comme un potentiel à récupérer dans l'avenir.