Dans un long entretien accordé à la MAP, le ministre de l'Equipement et des transports, Karim Ghellab, a dressé l'état des lieux des préparatifs entrant dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau code de la route, adopté par le Parlement en janvier dernier et qui prendra effet le 1e octobre prochain. Pour le ministre, ce nouveau code de est principalement destiné à réduire le nombre d'accidents de la circulation, qui coûtent aujourd'hui au Maroc plus de 11 milliards de DH, soit 2,5% de son PIB. Selon les statistiques officielles, près de 69.348 accidents de la circulation ont été enregistrés au Maroc pour la seule année 2009, coûtant la vie à près de 4.000 personnes, soit une augmentation de 18,67% par rapport à la moyenne de la période 2004-2008. Aussi, le nombre des décès a connu une hausse de 6,45% par rapport à la même période de comparaison. Cela donne une estimation moyenne de 10 morts et 140 blessés par jour. C'est donc pour freiner cette véritable hécatombe que le nouveau code se positionne comme l'un des principaux leviers de la stratégie nationale de sécurité routière. Pour Karim Ghellab, la mise en œuvre des dispositions de ce code et leur accompagnement par un dispositif de contrôle, l'amélioration des infrastructures et la sensibilisation, favoriseront une réduction progressive des accidents de la circulation. Il a rappelé à ce niveau que le lancement du plan stratégique intégré d'urgence (PSIU) en 2003, a permis de stabiliser le nombre d'accidents mortels à près de 3.800 jusqu'en 2007, avant qu'il ne s'envole de nouveau à près de 4.600 morts par an en raison des insuffisances de l'ancienne mouture du code. C'est dans cette perspective, a expliqué le ministre, que sont intervenus certains amendements visant une application complète des principales dispositions du PSIU. Tout est enfin prêt Depuis l'adoption du code de la route par le Parlement, le ministre a indiqué que plusieurs mesures d'accompagnement avaient été prises en vue de garantir la réussite de sa mise en application. Outre la finalisation d'une dizaine de décrets d'application et leur validation par les principaux ministères concernés en vue de leur publication avant le jour J, Karim Ghellab a fait cas du lancement d'un programme de formation du personnel chargé de constater les contraventions et d'appliquer les dispositions du code de la route en plus de la mise en place du système d'information destiné à assurer une gestion automatique des contraventions. Parallèlement à toutes ces actions, une campagne de clarification et de vulgarisation du nouveau texte a été lancée dans tout le pays. Le ministre de l'Equipement et des transports a par ailleurs assuré que tous les engagements d'ordre professionnel pris envers les syndicats ont été honorés, ajoutant même que son département a discuté des décrets d'application du code la route avec les professionnels du secteur. Sur l'ensemble des aspects de la réforme, Karim Ghellab a déclaré que l'ensemble des acteurs institutionnels engagés dans le processus, s'activent à peaufiner et faire progresser le dossier. Le respect de la dignité des usagers au cœur de la réforme Selon le ministre, le nouveau code de la route a pour «principaux objectifs de clarifier les droits et les devoirs des usagers et de promouvoir une culture qui prône l'usage sûr et responsable de la route». C'est dans ce sens qu'en plus des principales mesures introduites dans la réforme du code et qui concernent l'instauration du permis à points, le maintien des amendes transactionnelles et forfaitaires (ATF), ont été apportées des innovations comme l'introduction du conducteur professionnel et le droit du conducteur en infraction de contester toute contravention par simple dépôt d'une plainte dûment justifiée. L'adoption du nouveau guide unifié du transport routier, a poursuivi le ministre, vise d'ailleurs à garantir une application uniforme, cohérente et homogène du code de la route. Le ministre a expliqué que la validité de tout procès verbal est désormais subordonnée à la présentation des preuves tangibles de l'infraction (photo, numéro d'immatriculation, alcootest, radars,..). Des mesures qui visent, a conclu le ministre, à protéger la dignité et les droits des citoyens contre l'arbitraire et les éventuels abus des agents verbalisateurs, désormais privés de toute marge d'interprétation ou de pouvoir discrétionnaire.