Décidément, le réglement intérieur du parlement fédère. Alors que les débats sont habituellement tendus sur ce type de projets, cette fois, la tension semble avoir été préservée pour le vote de la loi de finances. Majorité et opposition semblent ainsi regarder dans le même sens pour une plus grande effectivité du projet de réglement intérieur, attendue après le passage de Nizar Baraka devant les commissions. Pour l'heure, les partis de l'opposition sont pressés de passer à la phase d'adoption du projet, avant sa soumission à la deuxième lecture par les Conseillers. «Nous souhaitons que le projet puise être adopté rapidement», ajoute le même député du parti de la colombe. Les députés appellent, en effet, à une activation immédiate et efficace des nouvelles dispositions du règlement intérieur. En pleine session extraordinaire, et au moment où le projet de la loi des finances est débattu au sein des commissions, les parlementaires ont organisé une journée d'étude durant laquelle la majorité et l'opposition ont été, pour une fois, sur la même longueur d'onde. Plusieurs recommandations ont été émises à l'issue de cette journée, consacrée à mesurer l'impact des nouvelles dispositions sur le rendement de l'instance parlementaire, qui semble encore inapte à hausser le rythme, durant cette période où le plan législatif du gouvernement est très bousculé. «C'est la première fois que les députés sont unanimes à hausser le rendement de l'instance parlementaire pour que le Parlement ne reste plus isolé, essentiellement par rapport aux experts et aux ONG», constate Abdellah Bouanou, membre du bureau de Karim Ghellab. Un premier point de satisfaction relevé lors de cette journée est la diminution sensible du taux d'absentéisme, que plusieurs députés ne veulent pas uniquement associer aux sanctions qui ont été prévues par le nouveau règlement intérieur. Course contre la montre Lors des 8 ateliers tenus simultanément, plusieurs propositions seront activées pour améliorer la participation des femmes et des jeunes issus de la liste nationale, qui pourront contribuer aux travaux, à côté des relations nouvelles que l'instance délibérative veut nouer avec les autres organes, dont le statut constitutionnel a été confirmé. La problématique des relations entre les deux Chambres, durant cette période charnière, a occupé également le gros des débats durant cette journée. La mise en place des commissions dans les délais a, pour sa part, permis de procéder à la discussion des projets de loi jugés prioritaires par le gouvernement, et validés récemment. La course contre la montre est donc lancée au sein du bureau du Parlement, afin de fédérer les groupes parlementaires autour d'objectifs clairs et réalisables, lors de la prochaine session de printemps au mois d'avril. Si rien n'est encore décidé par contre au niveau de la mise à niveau des moyens humains et matériels de la Chambre des représentants, le nouveau bureau reste attaché à renouveler les espaces d'accueil du Parlement, ainsi que le renforcement de son budget annuel. La dotation annuelle du Parlement pour les deux Chambres s'élève en 2012 à près de 590 MDH. Le renforcement de l'information des députés reste l'un des points les plus litigieux à régler. Un sérieux test est par ailleurs attendu à l'occasion de l'examen de la loi de finances 2012, dont l'opposition demande à ce que le délai de 70 jours soit totalement épuisé, pour une pleine application du nouveau règlement intérieur. La nouvelle composition des structures du Parlement doit également harmoniser son action avec celle de la deuxième Chambre, pour fluidifier l'élaboration et le vote des nouvelles lois organiques, qui figurent au programme du gouvernement.