L'élection des présidents des commissions, une discussion convaincante de la déclaration de politique générale et le vote de la loi de finances 2012. Ce sont les trois objectifs classés par ordre de priorité par le nouveau président de la première chambre. La course contre la montre est déjà lancée au sein du bureau du Parlement afin de fédérer les groupes parlementaires autour d'objectifs clairs et réalisables. La mise en place des commissions, classées en tête selon le nouvel ordre des députés, risque d'être plus longue que prévue. Karim Ghellab a, en effet, procédé à la mise en place d'un comité conjoint formé par les 8 groupes nouvellement constitués, à raison d'un représentant pour chaque équipe parlementaire. Le comité a proposé de revoir à la hausse le nombre des commissions, comme solution au tiraillement entre la majorité et l'opposition sur l'interprétation à donner à l'article 10 de la Constitution. La solution de compromis consiste à diviser les attributions des 6 commissions existantes en 8, tout en diminuant le nombre de leurs membres. Ceci afin de permettre à l'opposition de prendre la présidence de deux commissions. Ce scénario qui paraît être le plus plausible est un facteur accélérant pour l'achèvement des structures de gouvernance du travail parlementaire. Le comité conjoint chargé de préparer le nouveau règlement intérieur travaille également sur les outils d'harmonisation de la mouture finale du nouveau règlement avec celle de la deuxième chambre. La déclaration de politique générale qui sera faite devant les deux chambres réunies nécessite, en effet, de trouver des échappatoires au va et vient qui risque de ralentir le rendement de l'instance délibérative. Plusieurs amendements sont attendus dans ce sens, que ce soit pour la fluidité de la circulation des projets de lois entre les commissions des représentants et celles des conseillers, ou encore au niveau du feu vert final accordé aux nouvelles législations qui devront désormais suivre un calendrier plus précis. D'un autre point de vue, et concernant le volet du contrôle du gouvernement, les parlementaires veulent changer substantiellement leurs modes de contrôle hebdomadaire sur le gouvernement. Avec un renforcement ciblé des attributions des élus et en dressant une liste préliminaire de leurs grandes préoccupations. Que ce soit au niveau du parlement ou de la chambre des conseillers, le constat est quasi unanime : le contrôle tel qu'il s'exerce actuellement prive les parlementaires de plusieurs outils qui entrent dans leurs prérogatives. Les idées clés qui font le consensus au sein des groupes parlementaires concernent le volet relatif à l'information des députés sur le travail gouvernemental. Rien n'est encore décidé par contre au niveau de la mise à niveau des moyens humains et matériels de la chambre des représentants. Le nouveau bureau reste attaché à renouveler les espaces d'accueil du Parlement et à renforcer son budget annuel.