C'est au Panama que le Président de la première chambre des représentants a dressé les nouvelles préoccupations des mandataires de la nation et a annonçé le renforcement constitutionnel des attributions de l'instance parlementaire. Un parlement fort ou siègent des parlementaires conscients des multiples dimensions de leur mandat. Abdelwahed Radi, qui participe actuellement aux travaux de la 124e Assemblée de l'union interparlementaire, a plaidé pour une sorte de mondialisation des pratiques déontologiques qui devraient guider les actions des députés. «Cet organe de législation et de contrôle incite également le gouvernement à rendre compte de sa gestion des principales préoccupations sociales », a souligné Radi, qui a mis le doigt sur les sources d'effacement des instances législatives devant la machine implacable de l'exécutif. Le renforcement des pouvoirs du parlement signifie d'abord, un élargissement des champs de son intervention qui, «se révèle être crucial pour la protection, la sauvegarde, l'évolution de la démocratie et l'ancrage de ses valeurs dans la société», a-t-il estimé, soulignant que les parlementaires doivent «répondre aux attentes des électeurs et être en permanence à l'écoute de leurs préoccupations». Ce devoir d'écoute des députés devra être assorti d'une série de mesures qui permettent aux électeurs d'utiliser les votes sanctions et d'assurer, par la même occasion, un contrôle à postériori, qui vérifie les promesses tenues lors des campagnes électorales. C'est l'esprit même de la réforme attendue pour le parlement marocain. Ce dernier, selon l'ancien ministre de la justice, doit également peaufiner sa stratégie afin de jouer le rôle de stabilisateur. «Il appartient au parlement de contribuer au règlement des conflits et tensions au sein de la société, d'adopter des lois adéquates quant au fond et à la forme et d'œuvrer pour la concrétisation de la bonne gouvernance », a-t-il souligné. Lors de son intervention, le président de la Chambre des représentants a évoqué le volet de l'ouverture des parlementaires sur les autres acteurs, tant politiques que civiles de la société. Essentiellement, au moyen des nouveaux outils de communication qui doivent être utilisés, pour que tout le monde puisse savoir ce qui se passe au sein de l'enceinte parlementaire. «Le parlement doit interagir avec les électeurs à travers divers mécanismes de communication, notamment par le biais des groupes parlementaires de la majorité et de l'opposition ou des commissions parlementaires spécialisées, qu'elles soient provisoires ou permanentes», a-t-il insisté lors de son intervention.