L'assise parlementaire du gouvernement était au complet dimanche, pour la journée d'étude consacrée au débat sur le projet de la loi de finances. Les députés des 4 partis composant le gouvernement ont eu droit à une autre présentation, cette fois du président du gouvernement. Les 227 députés, sur lesquels mise Benkirane, pour passer son budget, sont appelés une autre fois à se montrer soudés, durant cette étape de début d'examen du projet, au sein des commissions des finances. «Malgré le contexte défavorable, marqué par la crise internationale et la sécheresse, le projet a apporté plusieurs points positifs aux niveaux économiques et sociaux», a ainsi souligné Abdelilah Benkirane. Au sein des parlementaires, le message semble avoir été saisi. Preuve en est d'ailleurs, l'organisation de cette journée de travail, une première en soi dans les débats parlementaires consacrés à la loi de finances. «Ce premier projet de loi de finances du nouveau gouvernement intervient dans un contexte très spécifique. Les députés du parti ont noté avec un esprit positif l'empreinte du projet, qui est un premier pas dans la mise en œuvre du programme du gouvernement», souligne à ce titre Abdelaziz El Omari. Et d'ajouter que «les opérateurs économiques réunis au sein de la CGEM et les syndicats ont été consultés». Le président du groupe du parti de la lampe avait auparavant tenu une réunion avec ses députés, avant d'élargir le cercle des débats à l'ensemble des composantes de la majorité. Les débats qui démarrent aujourd'hui au sein de la commission des finances, seront focalisés sur plusieurs questions liées aux nouvelles exigences constitutionnelles, relatives au droit d'information des députés. Le nouveau cadre tracé pour les députés de la majorité, répartis inégalement au sein des 8 commissions, veut donc garder l'autonomie des députés du parti, sans que cela ne brise la solidarité avec l'ensemble des membres du gouvernement, quelle que soit leur étiquette partisane. «La nature du contrôle qui sera exercé ne doit pas occulter le fait,qu'un énorme effort législatif reste à faire», résume-t-on auprès du parti de Benkirane . Le vote de la loi de finances 2012 ne s'annonce donc pas du tout facile pour le nouveau gouvernement qui devra également mettre en œuvre les nouvelles modalités que les ministres doivent activer, pour rendre compte de leurs missions au Chef de gouvernement. «Les bilans périodiques qui seront obligatoirement présentés devant les députés, imposent une très grande vigilance au sein des composantes de la majorité, pour gérer le temps qui presse», avertit un député de la majorité, la veille de l'examen du projet programmé aujourd'hui. Les 4 présidents ont tenu une réunion restreinte, la veille de l'ouverture des débats. L'action de coordination des groupes au sein des 2 chambres, a été respectivement confiée à Abdelaziz El Omari, président du groupe du PJD à la première chambre, alors que c'est l'istiqlalien, Mohamed El Ansari qui assurera la supervision du rendement des alliés de Benkirane au sein des conseillers.