Le développement de l'économie solidaire semble prendre un nouvel élan, plus grand. C'est en tout cas l'impression que donne Maroc Taswiq en annonçant l'ouverture du premier magasin de sa chaîne «Les Magasins Solidaires et Equitables» et le lancement par l'Agence de développement agricole (ADA) d'un appel d'offres pour l'accompagnement des groupements de producteurs de produits du terroir. Selon Najib Mikou, directeur général de Maroc Taswiq, l'ouverture du magasin entre dans le cadre du dispositif d'accompagnement mis en place aux profits des petits producteurs individuels ou regroupés dans des coopératives ou des groupements d'intérêt économique. Le fait est que cette annonce intervient à un moment où l'agence de développement agricole s'apprête à concrétiser le plan d'accompagnement dédié aux produits du terroir, pour lequel le prestataire devrait être sélectionné dans les semaines à venir. C'est dire qu'il s'agit clairement d'un coup d'accélérateur donné aux plans de développement de l'économie solidaire. Ceci intervient aussi dans un contexte où le volet social constitue l'un des principaux chevaux de bataille de l'exécutif, ce dernier classant la lutte contre la pauvreté comme un axe prioritaire dans son programme. C'est justement l'une des réponses trouvées pour le développement du niveau social de plusieurs régions reculées, qui disposent d'un potentiel inexploité dans les produits de l'économie solidaire. Sont-ce réellement les motivations qui se cachent derrière ce grand pas en avant ? Ce qui est sûr, c'est que pour le premier volet, il s'agit concrètement pour Maroc Taswiq d'offrir aux petits producteurs les outils qui leur permettent de valoriser la commercialisation de leurs produits, y compris ceux du terroir. Cela permettra donc de répondre à l'une des lacunes majeures recensées au niveau des petits producteurs dans le cadre du Plan Maroc vert (PMV) et qui touche directement à la mise en valeur de leurs produits dans des commerces structurés. Pour le second volet, c'est là encore une suite logique au PMV qui prévoit, dans son second pilier, un plan d'actions pour le développement d'une agriculture solidaire, dominant principalement les zones difficiles, et dont l'objectif majeur serait la lutte contre la pauvreté à travers l'augmentation significative du revenu agricole des agriculteurs. Dans ce sens, l'objet de l'appel d'offres lancé par l'agence de développement agricole est de mettre en place un plan d'actions pour l'accompagnement d'une cinquantaine de groupements de producteurs spécialisés afin de leur permettre de surmonter les difficultés recensées sur ce segment et d'améliorer la valeur ajoutée de leurs produits. Chacun des 50 groupements devrait ainsi se voir proposer une stratégie de développement ficelée, lui permettant d'optimiser la concrétisation de son potentiel, ainsi qu'une assistance durant sa mise en œuvre.