Le 13e étage du bâtiment de l'OCE, sis avenue des FAR à Casablanca, avait des allures de grande foire, en ce vendredi 6 janvier. Et pour cause, une cinquantaine de représentants de coopératives, venus des quatre coins du royaume animent avec bonhomie les locaux de ce que l'on doit désormais nommer Maroc Taswiq. Ils sont venus, échantillons en main, signer des conventions avec l'organisme chapeauté depuis plus de trois ans par Najib Mikou. Ce dernier veut porter le nombre de conventions signées avec les coopératives à plus d'une centaine à court terme. «Nous espérons, qu'à travers cet évènement, vous fassiez des émules et que d'autres coopératives viennent se joindre à cette expérience», explique-t-il. Une initiative qui vient redonner des couleurs à un office dont l'image a été bien ternie pendant des années. Aujourd'hui, Najib Mikou plaide que l'assainissement a enfin abouti. Preuve en est, les deux exercices excédentaires que l'Office vient de connaitre et «sans coûter le moindre centime au contribuable», se plait à rappeler le directeur général. Plus encore, c'est au niveau de sa vocation que l'OCE, ou plutôt Maroc Taswiq, a viré de bord. En effet, il se consacre désormais exclusivement à l'économie solidaire. Repositionnement stratégique Un repositionnement stratégique qui évite à l'office d'entrer en concurrence avec les grands groupes agro alimentaires marocains et qui capitalise sur un potentiel important. L'économie solidaire aurait ainsi «un potentiel d'exportation de plus de 2 milliards de dirhams sur les deux prochaines années», à en croire le top management de Maroc Taswiq. À condition toutefois de respecter les règles d'accès aux marchés cibles. C'est justement là le premier volet des conventions signées avec les coopératives. La certification de la qualité, des process et des structures de conditionnement est d'ailleurs promue au rang de priorité. «Un appel d'offre international sera lancé incessamment pour désigner les cabinets qui se chargeront de la certification des produits du terroir marocains», avance-t-on du coté de Maroc Taswiq. Le deuxième volet des conventions a trait à la logistique. Sur ce point, la présence de Kamal Idrissi Miloudi, directeur général de Socamar, est édifiante. Cette filiale de l'OCE, qui peut se targuer de disposer de frigos d'une capacité de 45.000 tonnes et de 4 magasins de stockage, sera le bras armé logistique au service de cette expérience. «C'est la plus grande chaîne de froid au Maroc», se réjouit Najib Mikou qui explique, par ailleurs, que la collecte et le transport des produits seront pris en charge par l'Office. Le troisième et dernier volet concerne la commercialisation. Les équipes de l'Office sont en constitution au niveau de ce département. Magasin pilote Le but de la manœuvre est de prospecter les marchés internationaux, via les accords de libre échange signés, mais également le marché national. Sur ce plan, deux expériences pilotes seront lancées dans la foulée. La première concerne le magasin pilote de produits du terroir, érigé en vitrine et dont l'expérience pourrait être reconduite dans bon nombre de grandes villes du royaume. La seconde, qui nous vient d'Inde, concerne le commerce de proximité, avec l'embauche de jeunes commerciaux qui iront faire du porte à porte, moyennant des commissions sur chiffre d'affaires. Enfin, l'Office espère, grâce à l'agrégation des produits des coopératives, atteindre rapidement la masse critique pour toucher les réseaux de grande distribution.