L'article 98 relatif au renouvellement de l'instance présidée par Biadillah vient d'être activé par Benkirane et ouvre ainsi, de manière officielle, les préparatifs du renouvellement de la deuxième Chambre. Le décret ne sera pourtant soumis à l'appréciation des députés, que lors de la prochaine session d'avril «dans l'objectif d'aboutir à une meilleure gestion du temps et pour permettre d'organiser les prochaines échéances dans de bonnes conditions», souligne le projet de décret, qui ne devra pourtant être validé par la Chambre des représentants que lors de la prochaine session ordinaire». Les conseillers, eux, ont déjà commencé à se préparer pour la phase de renouvellement avec une composition plus réduite en nombre et en attributions. C'est à la Chambre présidée par Mohamed Cheikh Biadillah, que revient par contre la tâche d'organiser la reconfiguration de la deuxième instance. Les modalités de l'expiration du mandat actuel des diverses instances concernées par le nouveau décret n'ont pas été décidées. «C'est un autre texte réglementaire qui devra fixer la date de fin de mandat», explique le nouveau décret de Benkirane. Le texte en question détaillera les modes de répartition des futurs membres de la Chambre des conseillers, qui seront élus au suffrage universel indirect pour six ans, selon une nouvelle répartition qui accorde une prééminence aux membres des collectivités territoriales, qui représenteront 3/5e des membres qui seront élus. «Cet effectif est réparti entre les régions en proportion de leurs populations respectives et en observant l'équité entre les territoires», selon les nouvelles règles. La nouvelle loi organique des régions devra par conséquent en dire un peu plus sur la place de ces mêmes régions au sein de la nouvelle Chambre, mais aussi, concernant la place des syndicats, dont la loi est toujours en stand by, rendant ainsi la tâche très ardue pour les élus sortants. Par ailleurs, les partis politiques sont aussi concernés de près par la nouvelle course annoncée, qui se fera autour du tiers des sièges que compte la nouvelle Chambre et qui portera sur les membres des conseils communaux. Seuls les professionnels qui représentent les deux cinquièmes restants des membres, seront élus par des collèges électoraux composés d'élus des Chambres professionnelles et des organisations professionnelles des employeurs, les plus représentatives, à côté du collège électoral composé des représentants des salariés. Les vacances parlementaires qui ont été très courtes lors de cette intersession devront également servir à tester les nouvelles procédures d'examen de la loi des finances, qui concernent également les conseillers. Contrairement aux élections législatives du 25 novembre, ce ne sont pas uniquement les partis politiques qui devront se mobiliser durant les 3 prochains mois, mais ce sont surtout les syndicats et les collectivités territoriales, qui seront les plus concernés.