Le 1er janvier 2010 sera aussi le jour du retour à la normale en matière des droits d'importation du blé tendre. La circulaire du ministère des Finances qui avait porté les droits de douane à 135% pour le deuxième semestre 2009 ne sera plus de rigueur. Dans quelques semaines, le blé tendre ne sera soumis qu'aux habituels 50%. Une telle correction n'est pas fortuite puisqu'elle marque aussi la fin d'une campagne céréalière où le Maroc avait réalisé des performances exceptionnelles allant jusqu'à atteindre le pic des 10 millions de tonnes contre une moyenne de 6 millions de tonnes au titre de la dernière décennie. Une production record dont il fallait tirer profit en installant les garde-fous nécessaires. L'objectif final étant de favoriser l'écoulement d'une production nationale en pleine forme. Autres temps, autres exigences ! La fin d'une époque Les mesures douanières protectionnistes inventées pour s'adapter à une période de grand faste ne pouvaient s'installer définitivement. Et pour cause. Le pays demeure dans l'absolu un grand importateur de blé tendre. Les prévisions pour l'année prochaine en témoignent. En moyenne, le Maroc a besoin d'un volume allant de 1,3 à 1,7 million de tonnes de blé tendre étranger pour satisfaire ses besoins. La baisse des droits de douane dès janvier 2010 devra permettre de doper les importations en amont à la prochaine récolte. Mais à en croire le directeur général de l'Onicl (Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses), se prêtant volontiers au jeu des questions-réponses avec l'agence de presse Reuters, il n'y aurait pas d'urgence à importer davantage de quantités dans l'immédiat. Le Maroc disposerait encore d'un stock de sécurité pour faire face aux besoins de ses 30 millions d'habitants. En effet, certes, le gouvernement a d'ores et déjà approuvé la décision de s'approvisionner à hauteur de 200.000 tonnes auprès de l'Union européenne et de 55.000 tonnes du pays de l'Oncle Sam, mais la concrétisation de ces deux opérations ne se fera pas aussitôt. L'idée serait la suivante : attendre encore quelque temps pour pouvoir profiter de conditions commerciales préférentielles. Des quotas à respecter Tout compte fait, le Maroc devra user de toute une gymnastique de calcul pour arriver à gérer au mieux le flux de ses importations. Une thèse défendue mordicus par Aziz Abdelali, DG de l'Onicl. «Nous ne voulons pas consommer les quotas dans le cadre de nos importations de l'Union européenne. Il va falloir s'étaler dans le temps». D'ici là, les réunions se poursuivent entre les responsables de l'Onicl et Aziz Akhannouch, ministre de tutelle, pour valider le calendrier définitif des importations.