«Pourquoi faut-il être sur les réseaux sociaux? Parce que tout le monde y est !». Voilà qui est censé être un argument suffisamment convaincant pour faire fléchir les dernières entreprises qui résistent encore à la «socio-virtualité». Il faut dire que ce dixit de Marouane Harmach, l'un des plus célèbres influencer-blogger au Maroc est loin d'être lancé au hasard. Lors d'une conférence organisée par l'école de management ESCA à Casablanca mercredi dernier, portant sur «les nouveaux moyens de bien communiquer», le consultant spécialiste de l'intelligence économique et de la e-réputation, déroule des chiffres pour le moins significatifs ; avec plus de 4 millions d'utilisateurs, Facebook a atteint un taux de pénétration de plus de 40% de la population «connectée» au Maroc, et 13,2% de l'ensemble des marocains. Bien qu'encore modeste dans le pays, la Twittoma, elle, fait du Maroc le cinquième utilisateur du continent noir. C'est dire si la Toile sociale marocaine n'a rien à envier à la communauté internationale, c'est donc aux entreprises – qui ne l'ont pas encore fait - de prendre le train en marche. Place à la psychographie Encore faut-il savoir comment embarquer. C'était justement là l'objectif de cette rencontre. De la gestion de la e-réputation d'une marque ou d'une entreprise à la définition du poste de Community Manager en passant par le façonnement du Personal Branding, le panel de spécialistes invités à partager leurs points de vue et leurs expériences s'accordent sur un principe de base ; finis les clichés socio-démographiques sur le web. En clair, «il n'y a plus de CSP, de cœur de cible, il n'y a que des communautés» explique Souhail Boucharb, directeur général de la régie web Republika. Pour ce spécialiste du «web targeting», les entreprises doivent désormais faire place à ce qu'il désigne comme étant «la psychographie». Si toutes les marques se valent aux yeux des consommateurs, la meilleure publicité est celle de ses fans sur le web. Aujourd'hui, on ne parle plus de consommateur mais de «consommauteur» et «consommacteur». Preuve en est, 30,4% des 100 premières réponses obtenues sur Google en cherchant une marque sont justement des réponses de consommateurs. Ce n'est donc plus sur les écrans de télévision ou dans les gondoles des grandes surfaces que la chasse aux adeptes se fait, mais sur la Toile, et là «ce n'est pas la quantité qui prime, mais la qualité !» alerte Boucharb, car comme le souligne Harmach «même si vous ne gérez pas votre e-réputation, d'autres le feront pour vous... à savoir les internautes».