Le manutentionnaire national se prépare à une privatisation imminente. Le ministère des Finances l'a déjà annoncé. Sauf que les contours de la privatisation de Marsa Maroc ne sont pas encore rendus publics, mais de l'avis des professionnels, les armateurs vont «se l'arracher». Si l'Etat choisit le scénario de la cession, d'importants manutentionnaires portuaires dans le monde devraient se manifester. Avec un chiffre d'affaires de 2 milliards de dirhams et un résultat net de 350 millions (chiffres 2008), Marsa Maroc serait évaluée à plus de 4 milliards de dirhams. Valeur aujourd'hui, le ministère des Finances aurait sélectionné la banque d'affaires qui devra l'accompagner dans le processus d'ouverture du capital de Marsa Maroc (ex-Sodep). Selon les premières indiscrétions, le ministère des Finances étudie l'option de se dessaisir de 40% du capital de Marsa Maroc auprès d'investisseurs privés, tout en proposant une partie sur la Bourse de Casablanca. «En l'absence de monopole, Marsa Maroc ne pourra survivre que s'il est adossé à un armateur», témoigne un expert maritime. «L'armateur ne se limite pas à agir seulement sur le navire. À son image de marin, il associe celle d'un entrepreneur capable de garantir toutes les prestations de transport, du lieu de production au lieu de consommation, y compris la manutention», ajoute-t-il. Autrement dit, Marsa Maroc devra dorénavant, à la fois, ajuster son business plan et restructurer son capital selon une logique maritime. En attendant Tanger Med II Marsa Maroc opère un monopole sur quasiment tous les ports du Maroc, à part celui de Casablanca, où Somaport (filiale de la Comanav) détient l'un des deux terminaux à conteneurs. À Tanger, la société a perdu l'ancien port au centre ville, mais il a gagné la concession du futur Tanger Med II. Datée de 2009, la convention de concession du Terminal à Conteneurs 4 du port de Tanger Med II a été signée entre Marsa Maroc et Tanger Med Special Agency (TMSA). Un accord qui permettrait au manutentionnaire marocain, à partir de 2015, d'étendre son portefeuille à une nouvelle activité à dimension internationale, «le transbordement». Selon les termes de la convention de concession (d'une durée de 30 ans), Marsa Maroc s'engage à mettre en place l'ensemble des superstructures, des équipements et des moyens humains nécessaires au bon fonctionnement du terminal multiutilisateurs et ce, pour un investissement de 200 millions d'euros (2,2 milliards de DH). Le terminal est doté d'une capacité globale de 2.250.000 conteneurs EVP. Le terminal 3 serait, quant à lui, lancé en fonction de la demande des opérateurs internationaux en capacités portuaires dans la région.