Circonstances obligent, la diplomatie marocaine n'a pas manqué cette fois-ci d'envoyer un signal fort à l'ensemble des institutions de la communauté européenne (CE) à propos d'une campagne de désinformation, mise en scène à Bruxelles et qui cherche à semer le trouble dans l'esprit de quelques députés européens. Dans une lettre adressée à la CE et rendue publique mardi dernier, Menaour Alem, l'ambassadeur du royaume auprès de la CE a déclaré que le Maroc «rejette totalement les allégations de certains milieux, qui se sont empressés de recourir à la désinformation». Par «milieux », Alem désignait en fait les membres d'un intergroupe informel, constitué au sein du Parlement européen, qui s'agite contre les intérêts du Maroc. Cette action, comme le laisse deviner l'appartenance de ces membres, est orchestrée par l'Algérie et le Polisario. Le contenu propagandiste, quant à lui, fait notamment état «d'enlèvement, d'arrestation, de pression ou encore de violation de la légalité internationale», qu'auraient subis des citoyens marocains dans les provinces du Sud. Intelligence avec l'ennemi Les faits exploités par cette campagne insensée concernent la bande à Tamek, qui se plaisait à jouer les héros alors que ses membres se sont spécialisés dans la manipulation médiatique et l'activisme contre les intérêts du Maroc, sans oublier, bien sûr, l'intelligence avec des parties extérieures, à savoir l'Algérie et le Polisario: «La gravité des faits qui leur sont reprochés ne permet plus aucune marge de tolérance», explique l'ambassadeur. Pour rappel, cette bande avait rencontré des responsables «de premier rang» des services de sécurité algériens et des officiels du Polisario. Elle avait pris part à des rassemblements politiques et militaires au cours desquels elle a publiquement affiché ses intentions bellicistes, au mépris non seulement des devoirs les plus élémentaires de la citoyenneté, mais aussi des sentiments des Marocains. L'autre objet de cette campagne, exploité lui aussi à des fins propagandistes, concerne Aminatou Haidar. Cette dernière est aujourd'hui considérée par tous comme la seule responsable de la situation dans laquelle elle s'est sciemment mise en refusant de se conformer aux formalités légales d'entrée sur le territoire national, applicables tant aux citoyens marocains qu'aux ressortissants étrangers. «Vue l'étape cruciale que connaît aujourd'hui le processus de négociations, le Maroc en appelle au soutien européen, pour demander à l'Algérie et au Polisario d'assumer pleinement leurs responsabilités», insiste l'ambassadeur du royaume. D'ailleurs, les dangereuses dérives dont ces derniers sont les auteurs menacent insidieusement le processus politique et, au-delà, la paix et la sécurité dans la région. Des intergroupes non officiels Le règlement interne du Parlement européen est très clair sur le statut des intergroupes qui s'active au sein de cette institution. Selon l'article 32 dudit règlement, ces groupements «ne peuvent mener des activités qui pourraient prêter à confusion avec les activités officielles du Parlement ou de ses organes». Néanmoins, les groupes politiques, représentés au sein du Parlement de l'UE peuvent faciliter les activités de ces groupements en leur fournissant un soutien logistique. Ce dernier est toutefois soumis au respect des conditions énoncées dans la réglementation sur la constitution des groupements en question, qui doivent déclarer tout soutien autre que celui des groupes politiques. En fait, certains députés de l'UE peuvent constituer des intergroupes, ou d'autres groupements non officiels de députés, appartenant à divers groupes politiques et rassemblant des membres de différentes commissions parlementaires. Le but recherché derrière ces rassemblements est de tenir des échanges de vues informels sur des thèmes particuliers, notamment entre les députés de l'UE et la société civile.