Le travail de terrain et la connaissance des rouages du Parlement européen par les séparatistes du Polisario est à prendre au sérieux. Ils ont rallié à leur cause un groupe de plus de 130 parlementaires. Une réaction marocaine s'impose. C'est une fois sur place, à Bruxelles, au sein de l'enceinte du Parlement européen, que l'observateur peut réaliser l'immensité de cette institution. Un vrai labyrinthe où, pour se retrouver, il faut absolument un guide. C'est d'ailleurs le chemin emprunté par le Front du Polisario. Les séparatistes ont bien su naviguer entre les différentes sensibilités, souvent de gauche, du Parlement européen. Il faut, dans ce sens, savoir, qu'ils ont su rallier à leur cause un groupe de parlementaires, regroupés en intergroupe, qui existe depuis 1986, pour défendre « le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui ». Ils sont plus de 130 députés qui se sont engagés pour une solution du conflit artificiel, au Sahara. L'intergroupe, baptisé "Paix pour le peuple sahraoui", ne rate aucune occasion pour adresser des appels de soutien aux efforts des séparatistes. Dans ce sens, chaque fois que l'occasion leur est offerte, ils appellent à “une plus grande vigilance face à la propagande distillée par le Maroc” et invité la communauté internationale à “s'atteler à organiser impérativement le référendum d'autodétermination” dans la région. Exprimant de “fortes critiques envers les manipulations marocaines”. Toutefois, les supporters de la cause marocaine, qui sont nombreux, appellent de leurs vœux un meilleur soutien. Connaître en profondeur les mécanismes de décision en est la première étape. Il faut aussi faire appel aux groupes d'influence, les fameux lobbies, qui exercent à Bruxelles. Ainsi, les membres du Parlement européen (MPE ou " députés européens ") ne siègent pas en groupes nationaux, mais en groupes politiques de dimension européenne qui réunissent l'ensemble des grands partis politiques actifs dans les États membres de l'UE. Le Parlement a trois rôles essentiels. En premier, il partage le pouvoir législatif avec le Conseil. Son élection au suffrage direct contribue à garantir la légitimité démocratique du droit européen. En second, il exerce une surveillance démocratique sur toutes les institutions européennes, et notamment la Commission. Il peut approuver ou refuser la désignation des membres de la Commission et est habilité à censurer la Commission dans son ensemble. Enfin, il partage l'autorité budgétaire avec le Conseil et peut ainsi influencer les dépenses de l'UE. Au terme de la procédure, il adopte ou refuse le budget dans sa totalité. Par contre, le travail du Parlement comporte deux étapes principales. La préparation de la session plénière . Elle est prise en charge par les différentes commissions parlementaires spécialisées dans des domaines particuliers des activités de l'UE. Les thèmes du débat sont également discutés dans les groupes politiques. La session plénière elle-même, et les sessions plénières, auxquelles peuvent assister tous les députés, se tiennent en principe à Strasbourg (une semaine par mois) et parfois à Bruxelles (deux jours). Durant ces sessions le Parlement examine les propositions législatives et adopte des amendements avant d'arriver à une décision sur l'ensemble du texte. L'ordre du jour peut également inclure des "communications" du Conseil ou de la Commission ou des questions relatives aux événements qui se produisent dans l'Union européenne ou dans le reste du monde. Partant de cette organisation, il est temps de monter au créneau. La légitimité historique doit être conforté par une légitimité acquise, voire arrchée, à force d'un travail sur le terrain bien ficelé.