Il n'y aura pas de plan d'urgence pour les agriculteurs. Au lieu de cela le département de tutelle préfère recourir à des mesures spécifiques et ciblées après la vague du froid qui a sévi surtout au Gharb, Loukous et dans certaines régions du Souss. Durant son intervention hier devant les députés, Aziz Akhannouch n'a pas voulu être alarmiste, comme l'ont été les représentants de l'opposition, qui ont averti le gouvernement sur la gravité de la situation pour une bonne partie des agriculteurs marocains. «Les images satellitaires montrent que 70% des zones sont dans une cadence normale. Alors que la surface globale des terres assurées a atteint 332.000 hectares dont 75% appartiennent à des petits agriculteurs», a souligné Akhannouch, qui a ajouté que le sort définitif de la campagne ne pourra être connu que d'ici le mois de mars. Le froid a paralysé plusieurs pans destinés à l'export, qui a chuté de 19% durant cette période, au même titre que 10% des terres cultivées, dont la saison agricole est terminée à cause de la sécheresse. Le département de tutelle a déjà réagi en réservant une dotation de 2,8 MMDH dans le projet de loi des finances 2012 pour le Fonds de développement agricole. Une autre enveloppe de 765 MDH a été, quant à elle, consacrée au maintien des agriculteurs surendettés au sein du circuit du financement. En plus de ces mesures anticipatives, et suite à 45 jours successifs de sécheresse et de froid, ce sont 5.500 hectares réservés aux pommes de terre qui ont été touchés selon le ministre, qui a promis que l'Etat prendra en charge 50% des charges de semences pour cultiver les terres d'ici le 15 Mars, ou pour la saison prochaine. Sauver les récoltes Pour les agriculteurs spécialisés dans la filière sucrière «la réponse ne peut être que logistique et compter sur la capacité de l'usine de Belaksiri, qui a une capacité de transformation de 7.000 tonnes», a insisté Akhannouch, qui a proposé aux agriculteurs d'être très énergiques durant cette période afin de sauver ce qui reste de leurs récoltes. L'année en cours verra également la poursuite de l'encadrement des agriculteurs. Le ministère compte dans ce cadre recruter près de 400 nouveaux consultants d'ici 2015 afin d'augmenter le taux d'encadrement à 1 consultant pour 1.450 agriculteurs, au lieu de 3.300 actuellement. Pour l'irrigation, le ministre a également dévoilé qu'au cours de cette année 2012, l'objectif sera d'atteindre 45.000 hectares, après que l'année 2011 a enregistré la surface de 39 hectares de terres qui ont été liées au réseau d'irrigation. La saison est presque terminée pour El Gharb, Loukous et Rabat Zemmour Zaeir. Malgré les aides étatiques, la cherté des semences a été parmi les effets directs de l'incertitude qui a plané sur le secteur. Une fois encore, le département de tutelle a minimisé le seuil des hausses des prix qui ont été enregistrés : «Il y a eu uniquement une hausse de 19% pour les semences qui ont une relation directe avec les produits pétroliers», a indiqué Akhannouch. L'indice végétatif reste pour sa part rassurant pour le gouvernement, malgré que la moyenne annuelle de la pluviométrie a été de l'ordre de 170 mm jusqu'au 9 février, au lieu de 238 durant la même période de l'année passée.