Selon les estimations du dernier rapport de la Banque mondiale, la croissance dans la région du Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA) devrait atteindre 2,4 % en 2020, sous l'effet d'une hausse des investissements, favorisée par les projets d'infrastructure du secteur public, et l'amélioration du climat des affaires, (BM) sur les perspectives de la croissance dans le monde. Dans les pays exportateurs de pétrole, la croissance devrait atteindre 2 %, selon le rapport. Dans les économies du Conseil de coopération du Golfe, les investissements dans les infrastructures et les réformes du climat des affaires stimulent la croissance qui devrait atteindre 2,2 %. L'économie iranienne devrait se stabiliser après une année de contraction, à mesure que l'impact des sanctions diminue et que la production et les exportations de pétrole se stabilisent, tandis que la croissance de l'Algérie devrait atteindre 1,9 % à mesure que l'investissement redémarre. Les investissements associés à la reconstruction et à l'assouplissement budgétaire devraient soutenir la croissance de l'Iraq. L'expansion des installations pétrolières et gazières devrait également soutenir l'activité de nombreux pays exportateurs de pétrole. Par ailleurs, la croissance des économies importatrices de pétrole devrait atteindre 4,4 %. En Egypte, elle devrait s'élever à 5,8 % au cours de l'exercice 2020, grâce à la hausse continue de la consommation privée et de l'investissement. Les réformes politiques et la résilience du tourisme devraient stimuler la reprise de la croissance du Maroc et de la Tunisie, où elle devrait atteindre 3,5 et 2,2 %, respectivement, en 2020. Dans les petits pays importateurs de pétrole, la fragilité du secteur bancaire et le fort endettement public entravent fortement la croissance. Malgré l'accélération prévue de la croissance dans la région, des problèmes perdurent, notamment les forts taux de chômage chez les jeunes et les femmes et les taux de pauvreté élevés dans certains pays, souligne la BM. A moyen terme, les perspectives de croissance de la région "dépendent de l'atténuation des conflits armés et de la maîtrise de leurs retombées régionales". En 2019, la croissance dans la région MENA s'était ralentie pour atteindre 0,1%, notamment à cause de la forte décélération observée en Iran, à la suite du durcissement des sanctions américaines, des tensions géopolitiques et des revers diplomatiques, selon le même rapport. La BM précise que l'affaiblissement de la croissance mondiale en 2019 a réduit la demande de pétrole et d'autres exportations, entravant ainsi davantage l'activité à l'échelle régionale. "L'investissement public a soutenu l'activité de certains pays exportateurs de pétrole, dont ceux du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Il a toutefois été insuffisant pour compenser la faiblesse de l'activité dans le secteur pétrolier", note le rapport. Par contre, la croissance a été plus stable dans les pays importateurs de pétrole. En Egypte, la plus grande économie de la sous-région, les exportations nettes et l'investissement ont continué de soutenir la croissance en 2019, en partie, grâce à une orientation plus accommodante de la politique monétaire. A l'échelle mondiale, après avoir connu sa plus faible performance depuis la crise financière, l'économie mondiale s'apprête à enregistrer un léger rebond cette année. Deux phénomènes pèsent sur cette reprise léthargique, faisant planer des doutes sur la trajectoire de la croissance économique, à savoir le gonflement sans précédent de la dette dans le monde et le ralentissement prolongé de la croissance de la productivité, dont la progression est indispensable à l'amélioration du niveau de vie et à l'élimination de la pauvreté, analyse la BM. La croissance mondiale devrait ainsi s'établir à 2,5 % cette année, en légère hausse par rapport aux 2,4 % de 2019, à la faveur de la reprise progressive des échanges commerciaux et des investissements.