Le Haut-commissariat au plan a publié une nouvelle étude faisant l'état des lieux de la migration internationale chez les marocains. D'après les éléments de cette enquête, les migrants actuels sont majoritairement jeunes, de sexe masculin et mariés. Le Maroc est de plus en plus confronté aux problématiques liées au phénomène de la migration internationale. Le royaume est devenu, ces dernières années, un pays de transit particulièrement pour les migrants venus d'Afrique subsaharienne et pour les Marocains rêvant d'un avenir meilleur à l'étranger. Par voie de conséquence, le HCP a réalisé, en 2018-2019, l'Enquête nationale sur la migration internationale. Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre du programme de coopération MEDSTAT, mis en œuvre dans les pays du sud de la Méditerranée, vise à fournir, dans une première phase, des données représentatives, rétrospectives et comparatives sur les caractéristiques et le comportement des migrants actuels, des migrants de retour et des non-migrants. La deuxième phase de cette enquête, dont la réalisation est prévue au premier trimestre de 2020, concerne la migration forcée et irrégulière. La première phase de cette enquête a ciblé un échantillon de 15.076 ménages répartis en 8.144 ménages de migrants actuels, 4.072 ménages de migrants de retour et 2.860 ménages de non-migrants. La collecte des données, effectuée sur support informatique, a été réalisée sur le terrain entre août 2018 et janvier 2019. Pour information, un migrant actuel est toute personne de nationalité marocaine, âgée de 15 ans ou plus, qui était membre du ménage objet de l'enquête et qui réside actuellement à l'étranger, rappelle le HCP. Plus d'hommes ou de femmes ? Si l'on en croit les chiffres avancés par le HCP, dans l'enquête ayant couvert un échantillon représentatif de 11.780 migrants, plus des deux tiers sont des hommes (68,3%), la proportion des femmes atteint son niveau le plus élevé parmi les 30-39 ans (34,4%) et le plus faible parmi les 60 ans et plus (2,9%). Pour ces migrants, un sur quatre est âgé de 15 à 29 ans (27%), les femmes sont relativement plus nombreuses que les hommes dans cette tranche d'âge, avec respectivement 32,8 et 24,4%. Un tiers est âgé de 30 à 39 ans (32,5%), avec des parts presque équivalentes entre hommes et femmes, respectivement 31,6 et 34,4%. La part des personnes âgées de 60 ans et plus est de 3,9%, 4,4% parmi les hommes et 2,9% parmi les femmes. Il convient de noter qu'au moment de leur première émigration, l'âge moyen de ces migrants était de 25,3 ans, quasiment le même pour les hommes que pour les femmes, 25,4 ans et 25 ans, rapporte le HCP. L'enquête fait également ressortir que sept sur dix (72,7%) étaient célibataires à la première émigration et 26,2% mariés. Ces proportions sont quasiment inversées au moment de l'enquête, avec respectivement 33,6 et 62,4%. L'âge moyen au premier mariage est de 27,3 ans, 28,8 ans pour les hommes et 24,3 ans pour les femmes. Les raisons Avec 70%, les raisons économiques constituent le principal motif avancé par ceux ayant l'intention d'émigrer suivies des raisons sociales (24,4%). Les raisons économiques sont plus élevées parmi les ménages sans migrants (70,2%) que parmi les ménages avec migrants (64,6%). A l'opposé, les raisons sociales sont plus élevées parmi les ménages avec migrants (31,3%) que parmi ceux sans migrants (24,2%). Les raisons d'émigrer diffèrent selon le sexe. Si pour les hommes, les motifs sont d'ordre économique avec 79,7%, elles sont, pour les femmes, à la fois d'ordre économique (53,8%) et social (38,1%).