La DW Akademie a organisé un colloque très intéressant sur un sujet d'actualité : la qualité pour un nouveau modèle économique des médias. Une thématique qui renvoie à l'avenir du secteur. En effet, on ne peut pas aujourd'hui débattre des défis auxquels sont confrontés les médias sans évoquer la qualité, car après une décennie de migration vers les supports électroniques avec les chamboulements que cela a provoqués, il est temps d'en tirer des conclusions. Déjà, ce modèle, créé peu avant 2010, est aujourd'hui essoufflé. La presse électronique elle-même ne se retrouve plus dans un modèle entièrement occulté par les GAFA. S'agissant de la presse papier, cela fait au moins cinq ans que le chiffre d'affaires et les ventes s'effritent d'année en année avec des baisses à deux chiffres. C'est pourquoi la transition digitale s'invite comme la solution, car elle permet de mutualiser le contenu du papier et celui du support électronique pour donner enfin un produit e-paper qui réponde aux attentes. Mais cela ne s'avère pas suffisant si on n'y met pas de la qualité et de la profondeur afin de drainer une cible prête à payer le prix de cette qualité. C'est la monétisation du contenu. Celle qui permettra à l'entreprise de presse de pouvoir investir dans les nouvelles technologies et la formation des journalistes. Ceux qui produisent le contenu et qui doivent être au fait des dernières mutations du secteur, comme le changement du profil du journaliste. On est déjà loin du journaliste se contentant de balancer un article par jour pour le journal car est née une génération de reporters 360° qui excellent dans l'outil technique comme dans la production de contenus en long ou court format. Le salut du secteur passe donc par cette mutation, ceux qui n'y ont pas encore souscrit précipitent la fatidique échéance. En revanche, la digitalisation offre aux plus innovants des perspectives intéressantes et de la visibilité sur les cinq prochaines années au moins.