Le ministre de la Santé a pris le microcosme sanitaire de court en allant inspecter, à l'improviste, des infrastructures d'accueil hospitalier. Une initiative louable qui a été riche en enseignements. Première découverte, une maltraitante insoutenable infligée aux citoyens qui ont recours aux services des urgences. On le sait tous mais il est bon de le rappeler une énième fois : un Marocain qui veut s'assurer que sa vie ne vaut pas plus que ce qu'il a dans son portefeuille n'a qu'à se rendre dans un service d'urgences. D'abord, il faut passer par la caisse, s'acquitter du montant de la facture et souvent attendre un médecin qui viendra en retard ou ne viendra jamais ! Et c'est à ce stade que l'on assiste souvent à des drames tout à fait évitables. Après cette visite «historique», le ministre a diffusé une circulaire, ayant la force d'un arrêté ministériel, interdisant aux urgences d'exiger le règlement en amont pour les cas nécessitant une intervention urgente. De quoi rendre aux Marocains un orgueil souvent malmené sur l'autel de certains centres hospitaliers qui s'érigent en épouvantails plutôt qu'en sauveurs. On ne peut que remercier le ministre pour ce geste que d'aucuns considéreraient anodin ou nécessaire et qui s'avère vital voire plus. Maintenant, cela requiert de la continuité, de la dissuasion et le cas échéant des sanctions à l'égard des récalcitrants et il y en a, notamment ceux qui se sont enrichis sur le dos des citoyens démunis, profitant de l'opacité du système. On ne voudrait pas rééditer l'expérience de ministres, comme El Ouafa et Hassad, qui ont été relevés de leurs fonctions alors qu'ils venaient à peine d'entamer des réformes notamment dans l'éducation. Ait Taleb devrait aussi continuer son action d'assainissement des foyers de la prévarication au sein du ministère de la Santé. Il faut en finir avec ceux qui ont fait des marchés publics une vache à lait !