Cette semaine, les établissements français du Maroc ont entendu les contestations des parents d'élèves qui s'insurgent contre la hausse des frais de scolarité, qui les a pris de court. Il ne comptent plus « subir » et le font savoir ! Détails… Les parents d'élèves des établissements français au Maroc n'en peuvent plus. Ils crient aujourd'hui leur mécontentement face à la hausse des frais de scolarité appliquée par lesdites écoles. Un sujet de discorde récurrent qui revient sur le devant de la scène tous les trois ans. En début de semaine, d'ailleurs, une série de manifestations ont été tenues en réponse à l'appel de l'Union des conseils de parents d'élèves (UCPE). Le mouvement de protestation, dont la date a été choisie pour coïncider avec la tenue du Conseil d'administration de l'Agence de l'enseignement français à l'étranger à Paris, a connu une forte mobilisation des parents de divers établissements ( Lycée Lyautey, Descartes…). Aujourd'hui, les parents ne comptent pas adhérer à cette nouvelle hausse des frais. Une rencontre a été tenue, hier jeudi à Casablanca, lors de laquelle les membres de l'UCPE ont expliqué leur position par rapport à cette décision jugée abusive. La pomme de discorde Pour en dresser le contexte, l'Administrateur national de la Fédération française des Conseils de parents d'élèves (FCPE), chargé de l'enseignement français à l'étranger, a tenu à rappeler que depuis 2009, ces augmentations étaient échelonnées d'abord à raison de 1500 DH par année. Pour les trois dernières années, suite à des mobilisations, ces frais avaient été arrêtés à 750 DH. Driss El Alaoui, le vice président de la FCPE, explique que ce débat découle de la démarche entreprise par le président Macron en 2018, qui, en marge de la conférence de la francophonie, souhaitait doubler les effectifs à l'étranger. «Il est inconcevable que ce soient les parents qui contribuent encore une fois à l'élaboration de tous ces projets immobiliers qui sont propres au rayonnement de la France à travers l'enseignement du français», s'insurge-t-il. L'alternative demandée par El Alaoui au nom des familles, est que «les Affaires étrangères françaises et l'Education nationale s'engagent davantage dans cette mission en prenant en charge les frais de fonctionnement de ces établissements français à l'étranger». Les parents estiment en effet qu'il n'est pas de leur ressort d'assumer ces charges financières, devant permettre à la France de restructurer ses écoles à l'étranger. Notons que depuis mars 2018, l'UCPE et la FCPE étaient inclus dans les processus de concertations menés en France avec l'Agence de l'enseignement français à l'étranger ou encore le ministère des affaires étrangères. Un plan de développement a ainsi été établi à cet effet. «Nous étions présents au Quai d'Orsay en tant que FCPE », affirme El Alaoui. Ce plan de développement promettait d'associer "les parents comme acteurs importants du processus ». Or, le 3 octobre dernier, au service diplomatique du Maroc, l'annonce tombe et la colère des parents explose. A Paris, une déclaration officielle annonce que les frais d'inscription seront soumis à une nouvelle révision à la hausse, décision prise « sans concertation avec les parents d'élèves », tiennent à souligner ces derniers. Ces augmentations ont été calculées sur la base du taux d'inflation pour renforcer les chantiers entrepris dans toutes les écoles françaises du Maroc. Toutes les associations présentes au moment de l'annonce sont immédiatement montées au créneau. Et, un autre détail et pas des moindres est venu accentuer cette colère : les augmentations décidées ne sont pas alignées au niveau de toutes les écoles concernées. Elles divergeront donc d'une ville à une autre (Casablanca, Rabat, Marrakech). «Nous avons une très bonne relation de travail et de partenariat avec le poste diplomatique au Maroc ou l'AEFE, mais, le problème pour nous n'est pas l'Agence, c'est le ministère des Affaires étrangères français et Bercy qui ne donnent pas à leurs structures tous les moyens pour travailler », ajoute le représentant de la FCPE. « Est-ce aux parents d'en payer le prix ? » El Alaoui défend mordicus que les parents contribuent déjà pour 60% de plus dans le budget de fonctionnement des établissements, or actuellement «nous devenons les premiers contributeurs. Nous avons dépassé la marge des 60% qui est différente d'une région à une autre », lance la même source. «Oui, les parents pouvaient supporter une augmentation liée au taux d'inflation, mais que nous prenions en charge à 100% la construction d'un bel établissement que nos enfants vont tôt ou tard quitter, n'est pas normal », dénonce El Alaoui. Aujourd'hui, une chaîne de solidarité entre les représentations de parents d'élèves des différents établissements français est tissée. Faut-il le souligner, ces augmentations polémiques ne concernent pas seulement le Maroc, qui représente le deuxième réseau après le Liban avec 44.000 élèves cette année, mais tous les établissements français de par le monde.