Connue dans le monde entier comme la reine du crime et la créatrice personnages d'Hercule Poirot et de miss Marple, Agatha Christie avait aussi une passion pour l'archéologie. Sur scène, la comédienne Lisa Schuster relate cette tranche de vie de l'auteur avec brio, accompagnée des dessins réalisés en direct par Joël Alessandra, auteur de BD. La mise en scène est signée Olivia Burton. Publié en 1949 sous le titre «Come, tell me how you live», «La Romancière et l'archéologue» offre une chronique de cinq saisons de fouilles en Mésopotamie dans les années 30. Christie y raconte avec un humour inoxydable les aléas des voyages et des fouilles archéologiques. Rien ne lui échappe : les archéologues obsessionnels, les douaniers turcs, les postes et banques syriennes, de vieux sages, un cheikh local vénal, une mère maquerelle bigote. Derrière le style alerte et le sens de l'autodérision se dessine le portrait d'une femme aventureuse, ouverte et curieuse, qui s'adapte à toutes les situations. Au fil des pages, on sent croître son attachement aux personnes et aux lieux. Lisa Schuster interprète la narratrice et plusieurs des personnages croisés. Elle a peu ou prou l'âge de la romancière au moment où celle-ci commence à écrire ce journal : la quarantaine. Outre son expérience des plateaux, elle a pratiqué à maintes reprises cet exercice particulier de la lecture dans l'espace et s'y trouve très à l'aise. Son sens de l'humour et sa finesse dans le jeu rendent sensibles l'intelligence et la vivacité du récit d'Agatha Christie. À ses côtés, un dessinateur, Joël Alessandra, habitué des concerts dessinés, grand voyageur, fait vivre en direct les aventures et les réflexions d'Agatha à travers des croquis en noir et blanc réalisés sur papier et retransmis sur grand écran via une caméra.