Le président de la FENIP et de l'ASMEX a sollicité la BERD pour renforcer son appui à l'un des axes de la fédération, à savoir l'innovation et la diversification de la production de l'industrie de la pêche. Cette dernière a contribué, ces dix dernières années, à hauteur de 2,3% en moyenne au PIB. Au cours des dix dernières années, l'analyse des indicateurs de l'industrie de transformation et de valorisation des produits de la mer au Maroc a fait ressortir une croissance moyenne annuelle d'environ 5%. Pour soutenir cette tendance, le secteur doit davantage jouer la carte de la valeur ajoutée. «Nous sollicitons la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ainsi que nos partenaires européens pour appuyer la diversification de la production, mais aussi l'innovation qui fait partie des axes de notre fédération», a déclaré Hassan Sentissi El Idrissi, président de la Fédération des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche (FENIP) et de l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), lors la conférence-débat initiée la semaine dernière à Agadir avec la BERD sur la transformation et la valorisation des produits de la pêche. «Avec un chiffre d'affaire à l'export de 21 MMDH, l'industrie de valorisation et de transformation des produits de la mer exporte ses produits vers 36 pays», rappelle Hassan Sentissi. Cette branche d'activité assure aussi 52% des exportations alimentaires et 10% des exportations totales du Maroc en traitant près de 70% des captures de la pêche côtière, et exporte environ 85% de sa production. PME: la BERD appuie l'industrie de la pêche L'UE, qui a signé l'accord de pêche avec le Maroc, absorbe sur le plan commercial plus de 60% de ses exportations halieutiques. Au-delà de la contrepartie financière de 208 millions d'euros qui permet à la flotte de 11 pays européens de pêcher les stocks excédentaires, l'UE, à travers la BERD, apporte aussi son appui à l'industrie de pêche dans le cadre de son programme destiné aux PME «Advice for Small Businesses (ASB)». «Depuis 2012, la BERD apporte son soutien technique et financier aux entreprises marocaines y compris de l'industrie de la pêche à travers deux mécanismes de service, à savoir la consultance locale et l'expertise industrielle internationale», explique Rachid El Amrani, manager principal en charge du programme ASB au sein de la BERD. Des entreprises telles que Scandimar et Somafish ont bénéficié de ce programme. Selon la BERD, 34% et 23% des entreprises bénéficiaires de la consultance nationale et de l'expertise industrielle internationale sont installés en dehors de l'axe Casablanca-Rabat. La BERD a accompagné, au total, plus de 530 projets en consultance locale et plus de 61 projets en expertise industrielle internationale. «Le Maroc, en tant que premier producteur de poissons en Afrique, dispose d'un secteur halieutique très important en termes de développement, et la BERD en est consciente. Grâce à nos solutions de financement et à notre expertise technique, nous souhaitons accompagner les industriels du secteur pour commercialiser des produits à plus forte valeur ajoutée et aider les régions, notamment celle d'Agadir, à renforcer son positionnement en tant que hub exportateur pour l'Afrique», explique Driss Aquachar, spécialiste projets et conseil aux au sein de la BERD. Un second bureau régional de la BERD à Agadir Après avoir inauguré un bureau régional il y a un an à Tanger, la BERD devrait en ouvrir un autre à Agadir. Ce bureau devrait être opérationnel dès novembre prochain et couvrira toute la zone Sud. Selon la BERD, l'ouverture de ce second bureau régional permettra l'accompagnement des partenaires de la banque et assurera une meilleure proximité. Les services de conseil de la BERD ont permis aux entreprises bénéficiaires d'améliorer leur productivité d'une moyenne de 41% et d'augmenter d'environ 40% leur chiffre d'affaires. Grâce à son réseau de près de 200 établissements financiers partenaires au Maroc, la BERD a aidé près de 43% des entreprises à attirer les capitaux pour une levée de fonds de 10 MDH en moyenne pour chacune des PME. L'accès au financement a permis aux bénéficiaires du programme de soutenir leur développement et à 58% d'entre eux de créer 3.000 nouveaux emplois.