Le gouvernement de Sebta rejette catégoriquement la proposition du parti d'extrême droite espagnol, Vox, de construire un mur aux frontières avec Sebta et Mélilia pour bloquer l'arrivée des migrants subsahariens. La proposition du groupe parlementaire de Vox de construire un mur se fissure. Plusieurs voix au sein de l'enclave se sont élevées contre cette proposition incongrue. Le gouvernement de Sebta, présidé par le Parti populaire, a estimé que cette annonce ne résout nullement la pression migratoire exercée sur l'enclave. Pour Alberto Gaitan, le porte-parole de l'Exécutif sebti, ériger un mur n'est pas la solution. En revanche, le gouvernement de Sebta considère que les lacunes des frontières sont localisées au niveau du poste Tarajal (Bab Sebta, du côté marocain). À cet égard, le gouvernement local de Sebta a affirmé que le manque d'effectif et le déficit de l'infrastructure sont les véritables causes de la pression migratoire dont souffre l'enclave, insiste le représentant de l'Exécutif de l'enclave. Celui-ci estime que si ces carences ne sont pas comblées, la pression migratoire continuera à peser sur l'enclave. «Le grand problème de l'enclave qui cause la pression migratoire provient de la situation au niveau de la frontière de Tarajal, laquelle souffre de défaillances au niveau des infrastructures et des moyens humains (…) c'est une frontière qu'il est urgent d'adapter aux temps modernes et c'est là où réside le problème principal», a indiqué le responsable sebti, ajoutant que la construction d'un mur ne mettra point fin aux problèmes dont souffre l'enclave. «C'est au niveau du passage frontières qu'il est urgent d'opérer, a ajouté le responsable sebti, pour rendre cette frontière plus moderne et souple». Selon le porte-parole de l'Exécutif sebti, cette modernisation des infrastructures de Sebta et la mise en place de moyens techniques et humains efficaces est la réponse pour faire fléchir les entrées des migrants. D'après son analyse, les migrants estiment que la véritable frontière se situe au port de l'enclave et non au passage-frontière de Tarajal d'où les tentatives d'accès via les clôtures. «Le problème est structurel et devrait être résolu de concert avec le gouvernement central en débloquant des fonds pour restructurer cette frontière», exhorte le gouvernement local. Celui-ci a estimé que le dossier des frontières doit être traité «de manière responsable», en allusion aux démarches farfelues de Vox. Ce n'est pas la première sortie du PP contre cette proposition déposée par le groupe parlementaire de Vox au congrès des députés espagnols. Le parti de l'opposition a rejeté cette mesure en estimant que la construction d'un mur infranchissable comme le souhaite le parti d'extrême droite, transformera la ville en ghetto et empirera davantage sa situation économique, déjà malmenée.