Un rapport du comité onusien de protection des droits de l'enfant accable les autorités espagnoles à propos de la gestion du dossier des mineurs migrants marocains et pointe du doigt les centres de Sebta et Mélilia. Carton rouge pour l'Espagne de la part de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Le comité des droits de l'enfant, relevant de cette organisation a épinglé, dans un rapport, le traitement dont bénéficie les migrants mineurs accueillis par le pays voisin. Le comité d'experts a critiqué le protocole mis en place par les autorités espagnoles pour accueillir ces adolescents une fois sur le sol espagnol. Celui-ci ne garantit pas une identification adéquate de ces personnes et rend compliquée, voire impossible, la démarche de demande d'asile, selon les conclusions de ce rapport. Le document rendu par le comité qui veille sur le respect de la charte des droits des enfants a accablé aussi les conditions d'accueil dans les centres d'hébergement de ces jeunes migrants. Une critique sévère fut adressée aux établissements situés dans les enclaves de Sebta et Mélilia. Selon l'agence Europa Press, le rapport, élaboré à partir de visites et des rencontres avec des ONG espagnoles, passe au crible la situation de l'enfance en Espagne. La situation des jeunes mineurs originaires du royaume a interpellé les rédacteurs de ce rapport au point d'en consacrer deux pages, sur un total de 17. À ce propos, le comité a regretté que les autorités fassent usage de «preuves intrusives», pour déterminer l'âge du mineur en question. Cette méthode est appliquée même dans les situations où le mineur apporte une documentation authentique, attestant son âge, regrette le document. À cet effet, parmi les recommandations de l'organisme onusien, la mise en place d'un protocole respectueux des droits humains, qui ne sera déclenché qu'en cas de sérieux doutes sur l'âge du mineur. Le gouvernement espagnol est appelé aussi à «adopter des mesures assurant la protection effective des mineurs à travers l'ensemble du territoire espagnol». Et ce n'est pas tout. Les experts onusiens de la question de l'enfance appellent les autorités espagnoles à mieux équiper les espaces d'accueil, et ce, pour recevoir ces jeunes dans les meilleures conditions. De même, le gouvernement espagnol est exhorté à mettre en place les ressources efficaces aux frontières, comme des interprètes et des assistants formés en matière du droit d'asile, entre autres recommandions. Les autorités de Sebta ont vite réagi à ces conclusions, en balayant d'un revers de main les conclusions du rapport onusien. Pour le gouvernement sebti, il n'existe aucun mauvais traitement, que ce soit corporel ou moral, infligé aux jeunes migrants placés sous la tutelle de l'Exécutif de l'enclave. Le porte-parole du gouvernement de Sebta a estimé que la police locale de l'enclave identifie chaque semaine, entre 25 et 30 jeunes migrants déambulant dans les rues. Toutefois, le représentant du gouvernement a reconnu que le centre d'accueil de Sebta n'est pas dans ses meilleures conditions. Selon ce responsable sebti, «le problème des centaines de jeunes Marocains mineurs qui débarquent à Sebta doit être discuté par les plus hautes autorités, espagnoles et européennes, au vu de la gravité de ce drame», a-t-il souligné.