L'augmentation des cas de récidive remet en question la validité du système pénal actuel, en particulier en ce qui concerne la durée des peines d'emprisonnement et les mécanismes d'insertion, a affirmé, mercredi le ministre d'Etat chargé des Droits de l'Homme, Mustapha Ramid. S'exprimant à l'ouverture de la 7ème session de l'Université d'automne, Mustapha Ramid a souligné que ce phénomène ne se limite pas uniquement aux politiques pénales mais concerne également les différentes politiques publiques de lutte contre la criminalité et ses phénomènes. Notant que la plupart des crimes étaient commis par des personnes ayant des antécédents judiciaires, Ramid a insisté sur la nécessité de rechercher les raisons de l'incapacité du système pénal et répressif à contrer ce phénomène. Le ministre a exprimé son espoir à ce que la réforme à venir du système du droit pénal et du code de procédure pénale, qui se trouvent au niveau du Parlement, contribueraient à jeter les bases juridiques permettant de réduire le phénomène de la récidive. De son côté, le Secrétaire général du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Mounir Bensalah, a indiqué que le Conseil, par les pouvoirs qui lui sont dévolus en vertu de la constitution, a toujours renforcé ses relations avec la DGAPR, et avec les acteurs du milieu pénitentiaire et ceux associés aux domaines techniques liés aux droits de l'homme, en vue d'endiguer le phénomène de récidive. A cet égard, Bensalah a souligné l'importance de l'approche fondée sur les droits de l'homme dans la lutte contre la récidive, en s'orientant vers de nouvelles alternatives dans le domaine de la répression et la punition, compte tenu de "l'incapacité" de la politique pénale actuelle, dans ses aspects punitifs et préventifs, à trouver des solutions et des réponses permettant de parer à ce problème. Le CNDH s'emploie à donner suite aux recommandations formulées dans son rapport sur la situation dans les prisons et des prisonniers du 30 octobre 2012, a indiqué Bensalah, affirmant que le Conseil avait organisé, comme prolongement de ce rapport, une série de séminaires et de journées d'étude, afin de mettre en lumière les divers problèmes auxquels le secteur est confronté et de fournir une plate-forme aux décideurs publics. Organisée sur deux jours à la prison locale de Salé 2 par la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), la 7ème édition de l'Université d'automne connaît la participation de 200 détenus. Plusieurs institutions gouvernementales, magistrats et responsables au sein des administrations publiques prennent également part à cette édition, qui a pour thème "Quelles solutions pour le problème de la récidive?". Au menu de cette rencontre figurent quatre sessions thématiques intitulées: "Phénomène de la récidive: étude comparative", "Lectures sur les motivations de la récidive", "la récidive, entre responsabilité individuelle et institutionnelle" et "la récidive: entre solutions et garanties".