Outre les conditions inadéquates de débarquement d'une partie des captures, la filière espagnole pointe du doigt les conditions de sécurité dans l'enceinte portuaire. Les premiers couacs de l'Accord de pêche viennent de se manifester. Ainsi, la filière andalouse de pêche a pointé du doigt les lacunes dont souffre le port de Larache.Selon la radio Cadena Ser, les armateurs se disent affectés par les «mauvaises conditions techniques du port de Larache», où une partie des captures réalisées par les navires espagnols y est débarquée. Outre ce problème, les armateurs se plaignent d'un nouveau phénomène : celui des mineurs migrants. D'après la radio qui a recueilli le témoignage des marins espagnols, ces derniers profitent du manque de vigilance à l'enceinte du port pour accéder aux navires. Leur but est d'atteindre l'Espagne en se cachant dans le navire, se plaignent les marins ibériques. Selon le président de l'association des armateurs de Barbate, Tomas Pacheco, ces tentatives supposent premièrement un grand risque pour les enfants. Ces derniers se cachent dans des espaces dangereux ou ils peuvent être gravement blessés voire même, trouvés la mort, a-t-il relevé. De plus, les professionnels espagnols de la pêche, craignent que les autorités ne les accusent de trafic illégal de migration irrégulière. Pour éviter ces situations embarrassantes, les professionnels espagnols souhaitent que les autorités marocaines intensifient les mesures de sécurité dans le port de Larache, et ce pour un meilleur respect des conditions du protocole, réclament-ils. De même, ils ont lancé un appel à l'adresse de l'administration espagnole pour qu'elle intervienne pour que les clauses du protocole soient respectées et offrir aux armateurs des solutions efficaces à leurs doléances. Les armateurs disent avoir rapportés aux autorités espagnoles le cas des mineurs interceptés à bord mais estiment qu'une solution plus radicale doit être fournie par les autorités marocaines compétentes. Il est à souligner que la flotte espagnole a toujours vu de mauvais œil le débarquement des captures dans les ports marocains, une condition dictée par les autorités marocaines. La filière estime que les conditions ne sont pas optimales tout en alléguant que les ports nationaux pèchent par le manque d'une logistique efficace afin d'effectuer ce déchargement des prises. Ratifié en juillet 2018, l'accord de pêche est entré en vigueur en juillet dernier et permet à 138 navires européens, majoritairement espagnols de pêcher dans les zones poissonneuses marocaines, moyennant une contrepartie financière annuelle de 50 millions d'euros.