Le changement radical de la carte politique, au lendemain des législatives, est fortement perceptible dans le déroulement du Conseil régional de Casablanca. La session ordinaire de janvier 2012 a été la plus courte durant la vie de ce conseil dominé par le RNI, et qui était, hier, en session cruciale pour débattre du sort de l'excédent financier légué par les élus sortants. L'absence du président, Mohamed Chafik Benkirane ainsi que du wali, des travaux de la session, au même titre que le calme inhabituel de l'opposition, étaient les faits les plus marquants lors de cette session. D'ailleurs, celle-ci est demeurée ouverte, pour «absence de documents devant être remis aux conseillers avant le vote du compte administratif», aux dires du président de la séance. Une fois le quorum obtenu, les membres présents ont procédé au vote de l'unique point parmi les six inscrits à l'ordre du jour, et relatif à l'approbation du procès verbal de la session de septembre 2011. «La session restera ouverte jusqu'à ce que la commission des Finances puisse préparer les documents relatifs au projet du compte administratif. Celle-ci a déjà tenu une réunion préparatoire pour avancer sur ce sujet», a expliqué un membre du bureau du Conseil régional de la capitale économique.Le vice de forme, qui a été invoqué, a été suffisant pour calmer les ardeurs des représentants de l'opposition. D'où justement, un vote sans tumulte dans une session marquée aussi par l'absence de plusieurs membres influents comme Joudar et Brija, respectivement vice-président et président de la commission de la jeunesse au sein du Conseil, qui ont été élus à la Chambre des représentants. Aucune date n'a été par contre avancée pour la poursuite des travaux du Conseil régional, ce qui laissera en suspens plusieurs questions. La commission des Finances devra pour sa part cravacher dur afin d'apporter tous les détails exigés par les élus, notamment ceux relatifs aux dotations réservées à l'Autorité chargée des déplacements urbains. La prochaine réunion devra également statuer sur le sort de l'excédent budgétaire réalisé par la région au titre de l'année 2010, estimé à près de 241 millions de DH. Selon plusieurs élus régionaux, le Conseil s'était auparavant engagé à injecter ces fonds, en 2012, dans des projets sociaux, de développement durable et d'encadrement des jeunes pour le compte des zones défavorisées de la région. Les travaux de la session qui devront normalement reprendre durant ce mois de février interviennent alors que les anciennes alliances au sein du Conseil sont plus fragiles que jamais. Encore une fois, c'est le PJD avec les partis de la majorité qui tiennent les rênes, à deux mois du renouvellement attendu des instances régionales.