Le Royaume-Uni pourrait se rapprocher de l'Union européenne en adhérant à la Convention paneuro-méditerranéenne (PEM), un accord commercial qui simplifie les règles d'origine entre ses 25 membres, dont le Maroc, la Tunisie et l'Egypte. Cette initiative, évoquée par le vice-président de la Commission européenne, Maroš Šefčovič, lors du Forum économique mondial de Davos, a été accueillie avec intérêt par la chancelière britannique Rachel Reeves, qui a déclaré être «absolument ouverte» à l'examen de cette proposition. La PEM, un dispositif piloté par la Commission européenne, facilite les échanges commerciaux entre l'UE, d'autres pays européens et les nations d'Afrique du Nord. Elle permet, par exemple, qu'un produit assemblé au Maroc à partir de composants originaires d'Allemagne et de Turquie bénéficie d'un traitement préférentiel dans le cadre des accords commerciaux de l'UE. Pour le Royaume-Uni, rejoindre ce système pourrait atténuer les frictions commerciales post-Brexit, notamment pour les petites et grandes entreprises britanniques confrontées à des difficultés d'exportation. Interrogée, Rachel Reeves a souligné que l'accord commercial conclu par le gouvernement précédent «ne fonctionne pas assez bien» et a exprimé la volonté du Royaume-Uni de renforcer ses relations commerciales, non seulement avec l'Europe, mais aussi avec des économies en pleine croissance comme les Etats-Unis, l'Inde, la Chine et les pays du Golfe. Elle a toutefois précisé que toute initiative devait respecter les «lignes rouges» définies dans le manifeste du gouvernement. Du côté européen, Maroš Šefčovič a laissé entendre que le Royaume-Uni serait le bienvenu au sein de la PEM, tout en rappelant que la balle était dans son camp. «Le Royaume-Uni doit prendre l'initiative», a-t-il déclaré. Cette ouverture intervient dans un contexte où le gouvernement britannique cherche à renforcer ses liens avec ses partenaires européens tant sur le plan commercial que dans les domaines de la sécurité et de la défense. Cependant, cette perspective suscite des réserves au sein du gouvernement britannique. Le ministre du Logement, Matthew Pennycook, a indiqué que le Royaume-Uni ne cherchait pas à participer à cet arrangement «pour le moment», tout en laissant la porte ouverte à une future adhésion. De son côté, le ministre du Cabinet Office, Nick Thomas-Symonds, a réaffirmé que le gouvernement n'avait «aucun plan actuel» pour rejoindre une union douanière européenne, tout en insistant sur l'importance de réduire les barrières commerciales et de renforcer les relations avec les voisins européens. Le Maroc, membre actif de la PEM, pourrait tirer profit de cette évolution. En tant que plaque tournante commerciale entre l'Europe et l'Afrique, le Royaume-Uni représenterait un partenaire stratégique supplémentaire pour le royaume chérifien, déjà bien intégré dans les chaînes de valeur régionales grâce à cet accord. Alors que les discussions se poursuivent, l'adhésion du Royaume-Uni à la PEM reste une option parmi d'autres pour relancer les échanges commerciaux post-Brexit. Toutefois, elle devra naviguer entre les attentes européennes, les priorités nationales et les contraintes géopolitiques, notamment dans un contexte où les relations transatlantiques restent déterminantes.