La session ordinaire du Conseil régional de Casablanca a failli être bloquée. Le président du Conseil, Mohamed Chafik Benkirane, a dû patienter avant que les travaux de cette session du mois de mai ne reprennent dans le calme. C'est le groupe de la Confédération démocratique du travail (CDT) qui a, le premier, ouvert le bal, en demandant des explications sur l'annulation du 5e point à l'ordre du jour, relatif à l'intervention du président du Conseil régional du Tourisme. «Les décisions prises par la majorité des membres du bureau ne peuvent en aucun cas être annulées», a estimé Said Tadlaoui, élu de la CDT. «L'ensemble des membres du Conseil ont été surpris par cette décision, qui va encore retarder l'application des conventions qui ont été signées», a-t-il ajouté. Plusieurs élus ont par la suite évoqué la situation préoccupante du Conseil de la ville et se sont interrogés sur l'attitude du département de tutelle, qui n'arrive pas encore à trancher. L'exposé annulé du président du CRT a été remplacé par celui du CRI. «Le Conseil de la région a été la seule instance élue qui a financé des études sectorielles pour le compte du CRI», a ainsi estimé Hamid Benlafdil, lors de son premier passage à la plus grande instance élue de la capitale économique. Le bilan présenté devant les élus régionaux a laissé entendre le rôle crucial que conserve encore la Chambre de commerce de Casablanca, «qui a réorienté une bonne partie des investisseurs vers le CRI», a insisté Belafdil. Le CRI, sous tutelle de l'Intérieur, veut ouvrir une nouvelle page avec le Conseil régional. La session a par conséquent porté une forte empreinte économique. Sur les quatre points inscrits à l'ordre du jour, figuraient aussi deux conventions de partenariat pour le secteur de la jeunesse, avec la création de deux centres financés par le Conseil régional. Plusieurs élus ont insisté pour leur part sur l'implication effective de la région dans la lutte contre l'habitat insalubre. Le vice-président du Conseil de la ville, Ahmed Brija, siégeant également au Conseil régional, a appelé à la tenue d'une session extraordinaire pour régler ce problème. «Il faut organiser une rencontre avec le groupe Al Omrane, a-t-il dit, afin de trouver une solution définitive». L'appel à une session extraordinaire semble pourtant avoir peu de chances de réussir, malgré l'insistance des élus du PAM. D'un autre point de vue, l'excédent budgétaire réalisé par la région au titre de l'année 2010, estimé à près de 241 millions de dirhams, suscite toujours des interrogations. Selon plusieurs élus, le Conseil doit montrer plus de «générosité» et s'impliquer davantage dans les projets urgents de développement durable et d'encadrement des jeunes. Les travaux de la session ont par ailleurs révélé l'optique de l'élargissement des attributions du Conseil, qui veut donner des signes de sa préparation du nouveau statut des régions dans la nouvelle Constitution.