La production de gaz liquéfié à Tendrara sera commercialisée par Afriquia Gaz, filiale du groupe marocain Akwa, ce qui ne manquera pas de provoquer une nouvelle polémique autour des activités économiques de Aziz Akhannouch. Le Maroc s'apprête à franchir une étape historique en entamant la production de gaz naturel liquéfié (GNL) dès le quatrième trimestre de 2025. «La société britannique Sound Energy finalise actuellement la construction d'une unité de liquéfaction de gaz sur le champ de Tendrara, situé à l'est du pays», a-t-on indiqué auparavant. Les essais de production, quant à eux, devraient commencer dès l'été 2025 tandis que le démarrage de l'exploitation commerciale est prévu pour la fin de l'automne. «La capacité initiale atteindra environ dix millions de pieds cubes par jour, avec une montée en puissance progressive à 40 millions de pieds cubes par jour grâce au développement de nouveaux gisements», selon Graham Lyon, directeur général de Sound Energy, dans une interview accordée à Asharq, dimanche 26 janvier. Actuellement, le Maroc produit moins de 100 millions de mètres cubes de gaz naturel par an, issus de petits gisements situés à l'ouest du pays dont les réserves s'épuisent rapidement. Le royaume importe la quasi-totalité de ses besoins, estimés à un milliard de mètres cubes annuels, principalement via le gazoduc reliant l'Espagne permettant l'importation de gaz naturel liquéfié. Le champ de Tendrara, le plus grand gisement terrestre en développement au Maroc, revêt une importance stratégique pour réduire la dépendance du pays aux importations. Ces réserves seront essentielles pour plusieurs secteurs clés notamment la production d'électricité, le séchage des phosphates et l'industrie (céramique et sidérurgie). La production de gaz liquéfié à Tendrara sera commercialisée par Afriquia Gaz, filiale du groupe marocain Akwa, ce qui ne manquera pas de provoquer une nouvelle polémique autour des activités économiques de Aziz Akhannouch, chef du gouvernement. «L'exploitation du champ de Tendrara repose sur une concession couvrant une superficie de 133,5 km2 accordée pour une durée de 25 ans à partir de 2018. Les ressources sont estimées à 10,67 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Depuis son implantation au Maroc, Sound Energy a investi plus de 160 millions de dollars», selon la même source. En 2024, la société britannique, cotée à la Bourse de Londres, a cédé 55 % de ses parts dans le projet de Tendrara et dans deux autres permis d'exploration à Managem, pour un montant de 45 millions de dollars. Malgré cette cession, Sound Energy conserve une participation de 20 % dans Tendrara et compte poursuivre le développement du champ en collaboration avec ses partenaires, dont l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), qui détient 25 % des parts. En parallèle, un investissement de 400 millions de dollars est prévu pour la construction d'un pipeline de 120 km reliant Tendrara au Gazoduc Maghreb-Europe (GME). Ce dernier, qui assurait auparavant le transit du gaz algérien vers l'Europe, est utilisé depuis 2021 en sens inverse pour importer du gaz via l'Espagne, après la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie. «Sound Energy projette d'intensifier ses activités au Maroc en investissant jusqu'à 25 millions de dollars dans le forage de nouveaux puits exploratoires et dans l'utilisation de technologies sismiques pour identifier d'autres réserves de gaz, notamment dans le centre du pays», a-t-on poursuivi. En outre, l'entreprise nourrit des ambitions dans le domaine de l'hydrogène blanc, une ressource naturelle issue des roches géologiques. Selon Graham Lyon, ce carburant propre et à faible empreinte carbone pourrait jouer un rôle clé dans la transition énergétique mondiale, avec une demande estimée à 200 millions de tonnes par an d'ici 2050, selon le Forum économique mondial.