Quatre sociétés cotées ont revu à la baisse leurs résultats semestriels, contre six à la même période de l'année dernière. Si les sociétés de l'exercice précédent avaient subi les effets d'une conjoncture particulière, celles de cette année doivent faire face à des problèmes purement structurels. Détails. Les alertes sur les résultats au titre du premier semestre 2019 pleuvent sur le marché. Déjà quatre profits warnings (Fenie Brossette, Sonasid, Involys, Lydec) ont été publiés à quelques jours d'intervalle. À ce rythme, le nombre de ces alertes peut atteindre -voire dépasser- celui de l'année dernière. À la même période de 2018, six entreprises cotées (Centrale Danone, Les Eaux minérales d'Oulmès, SMI, AFMA, Colorado et Wafa Assurance) avaient émis leurs profit warnings concernant leurs résultats semestriels. Sonasid subit la conjoncture internationale À son niveau, Sonasid doit faire face à une combinaison de facteurs externes. Outre l'environnement macroéconomique affaibli, l'entreprise évolue dans un contexte de surcapacité de production soutenue de l'industrie sidérurgique mondiale et subit de surcroît les effets des mesures tarifaires sur l'acier imposées par les Etats-Unis. Ceux-ci ont entraîné un accroissement des importations au Maroc en provenance d'Europe du Sud et de Turquie. Ainsi, le chiffre d'affaires semestriel de Sonasid a été impacté par une baisse du prix de vente d'environ 80 MDH par rapport à la même période en 2018. Ceci étant, le sidérurgiste est parvenu à atténuer partiellement cet effet grâce aux optimisations opérationnelles opérées. Le résultat net estimé à fin juin 2019 devrait enregistrer une baisse de l'ordre de 30 MDH par rapport au premier semestre 2018. Pour parer cette situation, Sonasid annonce avoir pris des mesures afin de faire face à l'impact de ces conditions de marché difficiles et entend continuer l'optimisation de ses activités au cours du second semestre en mettant l'accent sur la réduction des coûts et l'amélioration des parts de marché. Involys fait le ménage dans ses comptes Involys prévoit une baisse de son résultat net semestriel par rapport à celui de l'année précédente. Une baisse qui serait autour de 75% et qui s'expliquerait principalement par le report de la signature d'une convention d'assistance avec l'Etat gabonais. La société avait pour coutume de ratifier ce genre de conventions dès le premier trimestre de chaque année, et ce depuis 2015. Ce décalage serait dû à la priorité accordée par le management d'Involys à la réduction de l'encours client qui avait atteint des proportions considérables à fin 2018. Ces efforts déployés se sont ainsi traduits par l'établissement d'une convention de paiement échelonné sur dix trimestres avec l'Etat gabonais et l'encaissement des deux premières échéances. Au demeurant, la convention d'assistance annuelle ne devrait être ratifiée qu'au cours du second semestre 2019. Fenie Brossette en proie aux remontrances judiciaires Fenie Brossette doit composer avec le dénouement d'un litige commercial qui oppose sa filiale ivoirienne à son client COTRADIS. L'affaire remonte à 2015 et concerne la vente de 20 camions pour un montant d'environ 18 MDH. Le jugement rendu en première instance en 2018 avait ordonné au client de restituer à Fenie Brossette Côte d'Ivoire les 17 véhicules en état de marche, mais a également condamné le concessionnaire des engins BTP à payer près de 27 MDH en dommages et intérêts. La justice ivoirienne a aussi ordonné l'exécution provisoire à hauteur d'environ 13 MDH. Ne s'étant pas résolue à cette sentence, Fenie Brossette Côte d'Ivoire avait, en 2018, interjeté appel contre ce jugement. Elle a entre-temps constaté, lors de la clôture des comptes 2017, une provision à hauteur de la somme de l'exécution provisoire, à savoir 13 MDH. La société boucle une année déficitaire en espérant un dénouement en sa faveur lors de la procédure d'appel. En juillet 2019, Fenie Brossette Côte d'Ivoire a été informée du prononcé d'un arrêt de la Cour d'appel la condamnant solidairement, avec Fenie Brossette, à verser la somme de 28 MDH. Un jugement qui poussera la société à revoir ses comptes, d'où le nouveau profit warning relatif au premier semestre 2019. Pour Fenie Brossette, cet arrêt semble «totalement infondé». Elle ne manquera d'ailleurs pas de se pourvoir en cassation pour être rétablie dans ses droits. Lydec affectée par des éléments non récurrents Lydec devrait clôturer le premier semestre 2019 sur une hausse du chiffre d'affaires d'environ 4%. Pourtant, le résultat net -selon les données provisoires de la société- devrait faire apparaître une baisse d'environ 30%, due principalement à des éléments non récurrents dont avait bénéficié le premier semestre 2018, en lien avec la clôture des audits de la gestion déléguée et la compensation tarifaire eau relative à l'exercice 2017. Le résultat net annuel prévisionnel à fin décembre 2019 est, quant à lui, attendu en léger repli par rapport à l'exercice 2018. Toutefois, Lydec reste confiante quant à la solidité de ses fondamentaux et à ses perspectives de développement.