L'AIHA et la région ont fait la proposition d'un nouveau mécanisme de financement adapté à la réalité des hôtels d'Agadir. Au minium, le fonds de réhabilitation a été estimé à 1 MMDH. Il serait géré par la SDR tourisme et financé par l'Etat via le ministère du Tourisme et le conseil régional. Réactivé pour la troisième fois consécutive, depuis l'année 2012, le fonds de mise à niveau des établissements hôteliers (Renovotel 3) n'est pas arrivé à séduire les opérateurs touristiques de la destination Agadir. Il va sans dire que 14 hôtels à Agadir d'une capacité de 5.575 lits, soit 2.417 chambres n'ont pas fait appel ni à la dernière mouture de ce fonds, ni au programme «Moussanada Siyaha». Pourtant, ces unités n'ont pas d'arriérés vis-à-vis de l'administration fiscale et de la CNSS et ils n'ont pas fait l'objet d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. À quoi est donc dû ce manque d'engouement ? «Le programme est inadapté pour les hôtels d'Agadir», explique Najia Ounassar, présidente de l'Association de l'industrie hôtelière d'Agadir (AIHA) lors de la rencontre ayant réuni en ce début de semaine à Agadir, Mohamed Sajid, ministre du Tourisme aux professionnels de la région. Critères d'éligibilité inadaptés En filigrane, les hôteliers d'Agadir n'ont pas bénéficié de ces programmes en raison de critères d'éligibilité, notamment les garanties demandées et les taux d'intérêts élevés dans le cadre du cofinancement entre la CCG et les banques. La part de Rénovotel oscillant entre 35% à 45% du financement est comptabilisée par la CCG avec un taux d'intérêt de 2% alors que le taux à négocier avec les banques pour acquérir le crédit (entre 45% à 50% du financement) frôle 5%. C'est la raison pour laquelle, l'AIHA et le Conseil régional Souss-Massa ont fait une proposition d'un nouveau mécanisme de financement adapté à la réalité des établissements hôteliers de la destination. Estimé à 1 MMDH au minimum, le fonds de réhabilitation proposé sera géré par la SDR Tourisme en tant que future gestionnaire alors que l'Etat à travers le ministère de tutelle et la Région Souss-Massa devront financer ce mécanisme. Schéma de financement : 15% de Fonds propres En attendant la mobilisation des fonds nécessaires et la signature de la convention de financement, le schéma d'attribution proposé est fixé à 15% de Fonds propres tandis que 20 et 65% sont respectivement sous forme de donation et crédit. S'agissant de conditions de financement, le taux proposé est fixé à 2% par an avec une durée jusqu'à 12 ans et un différé de remboursement jusqu'à 2 ans. C'est une commission d'experts pluridisciplinaires qui est préconisée à l'instar de l'Archipel canarien pour examiner, au cas par cas, les demandes de rénovation. D'autres mesures incitatives à l'investissement ont été sollicitées par l'AIHA, notamment une incitation locale de 20% de subvention pour la rénovation de l'établissement acheté et la révision de la charte d'investissement touristique à travers la réduction du montant d'investissement de 100 MDH à 50 MDH et une création d'emplois directes stables de 150 emplois au lieu de 250 postes. À cela s'ajoute une participation de l'Etat aux frais de formation professionnelle dans la limite de 50% de son coût au lieu de 20% actuellement en plus de l'exonération des charges sociales du personnel pendant les deux premières années. 32 hôtels en difficulté Par ailleurs, la destination Agadir dispose actuellement de 88 hôtels, soit 11.579 chambres et 29.000 lits. Parmi eux, 32 unités hôtelières sont en difficulté. Au total, ces établissements concentrent 10.062 lits (4.784 chambres), soit 35% de la capacité totale de la destination. Presque la moitié de cette capacité peut être rénovée soit 5.835 lits dont 5.575 lits qui n'ont pas d'arriérés et 260 avec des arriérés. Le reste, à savoir 4.784 lits sont fermés, en liquidation ou en redressement ou liquidation judiciaire.