Dans le secteur des nouvelles technologies de l'information au Maroc, les entreprises cotées ne sont pas toutes logées à la même enseigne, du moins pour l'année 2011-2012. Après les derniers déboires de Disway et HPS, qui augurent de résultats financiers à venir en repli, la valeur Involys s'attire les faveurs de BMCE Capital Research. «(...) nous recommandons d'accumuler le titre dans les portefeuilles, compte tenu d'un cours de 187 DH observé au 20 janvier 2012». Forte d'un nouveau marché estimé à 5,4 millions d'euros, la messe semble dite pour l'année 2012. La grille de lecture retenue par BMCE Capital Research pour établir ses projections de résultats, et partant ses recommandations relatives au titre Involys, tient d'une série d'hypothèses, en 3 points essentiels. D'abord, le Taux de croissance annuel moyen (TCAM) du chiffre d'affaires devrait se tenir autour de - 2% sur la période 2012 - 2021, et de 3,1% sur la période 2013 - 2021. Ensuite, les analystes font l'hypothèse d'une marge EBITDA moyenne de 32,6% sur la période, toujours de 2012 à 2021 et, enfin, un taux d'actualisation estimé autour de 11,6%, qui tient à la fois d'un taux sans risque 10 ans de 4,2%, d'une prime de risque marché actions de 7,1%, d'un gearing cible de 25%, et d'un taux de croissance à l'infini de 2%. Au terme de l'analyse de ces chiffres, le cours cible ressort à 219 DH, soit 12% de plus que ce qui était projeté au mois de septembre dernier. La valorisation du titre serait donc de 7,6 x les résultats prévisionnels en 2012, et 10,4 x en 2013. Au-delà des chiffres, ce qui ressort nettement est la dynamique commerciale entamée ces toutes dernières années par la société, et qui a vocation à l'avenir à être plus que maintenue, renforcée et étendue vers de nouveaux marchés cibles. Dans un marché hautement concurrentiel, le positionnement agressif passe par la prospection. En annonçant la semaine dernière, la conclusion d'un contrat faramineux de près de 5,4 millions d'euros avec l'Etat gabonais pour la livraison d'un système d'information au profit d'entités publiques gabonaises, «localement et dans tous les pays où l'Etat possède des actifs», Involys se montre donc lucide. Déjà présente en Afrique, elle compte apparemment ne pas abandonner un marché africain, dont l'essor actuel a de fortes chances d'être pérenne. Involys est par exemple présente en Tunisie, en Côte d'Ivoire, au Sénégal et même au Togo. Un positionnement régional et continental qui dope ses résultats financiers. Au titre du premier semestre 2011, le chiffre d'affaires était de 20,9 MDH, soit une hausse de 79,4%, le résultat d'exploitation s'établissait à 4,2 MDH, alors qu'il était, sur la même période en 2010, de -1,2 MDH, et un résultat net de 3,8 MDH (-1,4 MDH au premier semestre 2010). En tenant compte des ambitions internationales de la société, notamment en Europe de l'Est, BMCE Capital Research revoit à la hausse tous les indicateurs économiques et financiers d'Involys à l'horizon 2013, où «le chiffre d'affaires devrait atteindre 52,1 MDH», après un pic projeté de 80,1 MDH en 2012. Voila de quoi réjouir le marché avant l'heure, c'est à dire avant la publication définitive des résultats des sociétés cotées pour l'exercice 2011.