La société de Bourse BMCE Capital Bourse a passé au crible le titre de Stroc Industrie et a publié une analyse fin de semaine dernière. Ainsi, dans un contexte contraignant, caractérisé par un long et coûteux conflit social, la société Stroc Industrie a cherché à atteindre ses objectifs commerciaux en recourant massivement à la sous-traitance. Résultat, son chiffre d'affaires ressort en progression de près de 14,6 % à 530,3 millions de dirhams en 2011, comparativement à l'année 2010, dont 40 % ont été réalisés auprès des clients historiques et récurrents de la société. Ventilation des revenus par domaines d'activités stratégiques Par marché, Stroc draine 12 % de ses revenus à l'export, soit 63 millions de dirhams, en progression de 58 % par rapport à 2010. La production, pour sa part, s'apprécie de 29,5 % à 597,8 millions de dirhams suite à la constatation d'une variation de stocks positive de 66 millions de dirhams (liée au décalage de la facturation d'une partie de la production), contre un déstockage de -2,6 millions de dirhams en 2010. En revanche, le résultat d'exploitation régresse de 45,6 % à 20,2 millions de dirhams, suite à l'alourdissement des charges opératoires impactées notamment par les effets du conflit social du second semestre 2011 (dû principalement au surcoût engendré par la sous-traitance). En effet, les achats consommés de matières et fournitures se hissent de 50,1 % à 410,4 millions de dirhams, tandis que les autres charges externes et les charges de personnel s'apprécient respectivement de 27,4 % à 67,9 millions de dirhams et de 3,6 % à 96,3 millions de dirhams. Par conséquent, la marge d'EBIT s'effiloche de 4,2 points à -3,8%. La paix sociale reprend chez Stroc Le résultat financier bascule, quant à lui, au rouge à –5,6 millions de dirhams contre 2,4 millions de dirhams en 2010, en raison d'un bilan de change négatif de –2,1 millions de dirhams, conjugué à l'accroissement des charges d'intérêts de 2,1 fois à 3,3.Ceci-dit, le dénouement du conflit social intervenu en fin d'année 2011 serait de nature à apaiser les tensions au sein de la société. Cette situation devrait permettre au management de se remettre sur la voie de la recherche des objectifs annoncés au moment de l'introduction en Bourse (IPO), relèvent les analystes de BMCE Capital. De plus, l'acquisition des sociétés Handassa, Atral et Maringis, ex-filiales du holding de tête Al Istimrar, semble s'inscrire dans ce sens, dans la mesure où elle permettrait à Stroc Industrie d'intégrer des activités connexes à valeur ajoutée supplémentaire. Le second opérateur marocain du secteur de la métallurgie lourde table également sur le développement de ses compétences en ingénierie industrielle (via sa filiale PRO-ENG) ainsi que sur la maîtrise des process Engineering Procurement Construction (EPC), ou projets clés en mains, pour renforcer son positionnement tant sur le marché local qu'à l'international. En terme de perspectives chiffrées, la société de Bourse table sur des revenus de 583,3 millions de dirhams (+10 %) en 2012 et de 630 millions de dirhams (+8 %) en 2013. Pour l'année 2012, la capacité bénéficiaire devrait s'apprécier de 4,6 fois à 25,7 millions de dirhams, tenant compte d'une plus-value de près de 12,5 millions de dirhams sur cession de l'ancien siège administratif de la société sis au quartier Oasis à Casablanca. En 2013, le résultat net devrait s'élever, pour sa part, à 15,9 millions de dirhams (-38,2 %), suite à la non récurrence du résultat exceptionnel. Enfin, BMCE Capital a abouti, dans son analyse, à un cours cible de 224 dirhams contre 384 dirhams au 30/09/2011, valorisant le titre de Stroc à 10,9 fois et à 17,6 fois respectivement ses résultats prévisionnels en 2012 et en 2013. En conséquence, la société de Bourse recommande d'accumuler le titre dans les portefeuilles. Méthode et hypothèses Pour les besoins de l'évaluation de Stroc Industrie, BMCE Capital s'est basée sur la méthode d'actualisation des cash-flows futurs (DCF), et a retenu les hypothèses suivantes : Un TCAM du chiffre d'affaires de 3,9 % sur la période 2012-2021; Une marge d'EBITDA moyenne de 4,6 % sur la période 2012-2021, stabilisée à 4 % en année terminale; Un taux d'actualisation de 10,29 %, tenant compte d'un taux sans risque 10 ans de 4,36 %, d'une prime de risque marché actions de 7,8 %, d'un gearing cible de 40 % et d'un taux de croissance à l'infini de 2,0 %.