Et la Palme d'or est attribuée à… Vendredi soir à Cannes, l'heure était aux pronostics. Après avoir dévoilé les deux derniers films en compétition : Sybil de Justine Triet et Must Be Heaven de Elia Suleiman, le jury présidé par Alejandro González Iñárritu rend son verdict ce samedi. Zoom sur une édition riche et puissante. Après 12 jours de films, de compétition, de rencontre, de projections en tout genre, de tapis rouge, l'heure est au pronostic depuis hier vendredi. Qui remportera la Palme d'or cette année ? Un choix cornélien vu la qualité de la sélection. Après une ouverture qui n'a pas convaincu avec un Jarmush et ses Zombies dans « The Dead don't die », les films se sont enchaînés sans se ressembler. Et pourtant. Cette année, plusieurs cinéastes ont misé sur la mise en abîme, le cinéma dans le cinéma : Matthias et Maxime de Xavier Dolan voient leur amitié troublée par un baiser de cinéma, Banderas joue Almodovar dans Dolor Y Gloria, Sybil de Justine Triet entre dans les coulisses d'un tournage , Elia Suleiman joue Elia Suleiman, Tarantino filme le Hollywood de son enfance. Un sujet qui semble préoccuper nombreux cinéastes cette année sauf Abdelatif Kechiche qui semble préoccuper par les bonheurs et les malheurs adolescents, avec la deuxième partie de son « Mektoub My Love » jugé trop choquant et voyeuriste. A 79 ans et depuis son 27e long-métrage, l'Italien Marco Bellochio surprend avec un film de genre sur la mafia bein ficelé et bien mené quand le Coréen Bong Joon-ho revient aux sources avec « Parasite », une œuvre magistrale qui suit une famille de pauvre se faire une place chez une famille de riche. Le film de Céline Sciama n'est pas passé inaperçu. Dans « Portrait d'une jeune fille en feu », elle dépeint une magnifique histoire d'amour entre une peintre et son modèle. Côté premiers films, le fiévreux « Les Misérables » de Ladj Li et la passionné « Atlantique » de Mati Diop ont raisonné comme des coups de poings dans cette compétition. Les bons sentiments et les personnages écorchés vifs de Ken Loach dans « Sorry we missed you » ont ému la croisette et Terrence Malick a signé un joli retour avec « Une vie Caché » porté par deux comédiens magnifiques. En somme, le jury aura la lourde tâche de départager toutes ces belles propositions et ces univers. La rédaction des ECO, quant à elle, a fait son choix : - Palme d'or : Dolor y Gloria , Almodovar - Grand Prix : entre Once Upon a time in Hollywood (Tarantino ) , Parasite ( Boon Jon-Ho) et Matthias et Maxime (Dolan) -Prix du jury : Must be heaven d' Elia Suleiman - Meilleur scénario : Le Traître de Marco Bellocchio - Prix de la mise en scène : les Misérables de Ladj Li - Meilleure actrice : Adèle Haenel & Noemîe Merlant dans le Potrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma - Meilleur acteur : Xavier Dolan dans Matthias et Maxime ou Antonio Banderas dans Dolor y Gloria (si ce n'est pas la Palme d'or ) - Caméra d' or : Atlantique de Mati Diop