À partir de 2020, la ville d'Agadir utilisera ses eaux usées épurées pour l'irrigation de ses espaces verts. Cela permettra d'économiser 7 MDH sur la facture annuelle. Avec la réutilisation des eaux usées épurées pour l'arrosage des espaces verts et des parcours golfiques au Grand Agadir, la Commune urbaine d'Agadir, à elle seule, économisera sur sa facture d'arrosage consacrée aux espaces verts. De ce fait, au lieu d'environ 7 MDH versés annuellement à la Régie autonome multiservices d'Agadir (RAMSA), elle ne paiera que 700.000 DH, soit seulement 10% de la facture initiale. C'est dire le gain économique prévu après la mise en oeuvre de ce projet de réutilisation des eaux usées épurées sachant bien que la superficie irriguée sera pratiquement doublée. «Grâce à l'utilisation de ses eaux non conventionnelles, le Grand Agadir gagnera une année de consommation durant chaque période de quatre ans», explique Ahmed Oukkas, directeur général de la Régie autonome multiservices d'Agadir (RAMSA). Dotés d'un montant d'investissement de 150 MDH, les travaux afférents au lancement du premier réservoir d'une capacité de 3.500 m3 seront lancés d'ici un mois selon la RAMSA au niveau de Hay Mohammadi à Agadir. Inezgane, première commune bénéficiaire Au total, le projet permettra de réaliser un réseau de distribution axé sur un découpage en trois secteurs en fonction des données topographiques avec trois réservoirs d'une capacité globale de 7.000 m3, deux stations de pompage et un réseau de distribution étalé sur 61 km. C'est essentiellement grâce à la signature d'accords de partenariats avec les communes formant le Grand Agadir et de la convention de financement conclue en mai 2018 entre le ministère de l'Intérieur, le Secrétariat d'Etat chargé de l'Eau en plus de RAMSA, que la commune d'Inezgane sera la première collectivité qui bénéficiera en 2019 de la réutilisation des eaux usées épurées. Actuellement, les travaux d'approvisionnement de cette commune en eaux épurées avec un besoin estimé à 1.046 m/j sont avancés à hauteur de 60%. Par la suite, ce sont les communes d'Agadir (386 ha) et Dcheira El Jihadia (37 ha) qui bénéficieront en 2020 de ce projet avec respectivement des besoins estimés à 8.160 et 857 m3/j. Quant à la commune d'Ait Melloul, elle sera approvisionnée en 2021. Ses besoins sont fixés à 1.770 m3/j pour l'irrigation de 83 ha d'espaces verts. 1.028 ha de superficies irriguées Avec un gisement de 12 millions de m3 par an d'eaux usées, soit 25% de la consommation annuelle de l'eau potable du Grand Agadir, la station d'épuration du Grand Agadir M'zar dispose d'une capacité de traitement journalière de l'ordre de 30.000 m3. Ce volume d'eau épurée est suffisant selon les études effectuées par la RAMSA pour satisfaire les besoins en termes d'irrigation des espaces verts et des golfs du Grand Agadir. La superficie qui sera irriguée est estimée au total à 1.028 ha dont 492 ha constitués de parcours golfiques. Il s'agit du Golf de l'océan, qui a été le premier à exploiter depuis 2010 ces eaux usées épurées. Quant aux golfs les Dunes et le Soleil, ils ont bénéficié en 2018 de l'arrosage à partir des eaux épurées de leurs parcours alors que le Golf royal d'Agadir en bénéficiera au cours de cette année. Les travaux pour approvisionner ce parcours sont en effet avancés à hauteur de 30%. Eau épurée : la qualité répond à la catégorie A «Les parcours golfiques réduiront leur coût d'exploitation y compris l'utilisation de fertilisants à hauteur de 95% puisque les eaux sont riches en azote, potassium et phosphore», explique Ahmed Oukkas. En ce qui concerne la qualité des eaux épurées, la station d'épuration de M'zar offre une épuration primaire, secondaire et tertiaire qui permet l'abattement de 99% sur la pollution organique (MES, DBO5) et de 98% sur la pollution chimique (DCO) ainsi que 6 unités- Log sur la pollution et bactériologique (coliformes fécaux). Concernant la qualité de l'eau épurée, elle répond à la catégorie A des normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour une réutilisation sans restriction en irrigation alors que ces eaux permettent de générer un gain économique important en termes d'éléments nutritifs fertilisants : 1.000 m3 apportent 56 kg d'azote (N), 13 kg de phosphore (P2O5) et 34 kg de potasse (K2O).