Le candidat à la présidence du gouvernement régional de Sebta a promis des mesures drastiques aux frontières estimant que les contrôles sont laxistes du côté espagnol contrairement à la partie marocaine où ces inspections sont plus rigoureuses. La frontière de Sebta avec le Maroc sera plus «sûre» et miex «protégée». C'est en somme la promesse électorale formulée par Javier Varga, député à l'assemblée locale de Sebta et candidat à la présidence du gouvernement autonome, à son électorat sebti. À peine la fièvre de la campagne électorale pour les législatives commence-t-elle à baisser que la course vers les élections municipales et régionales ravive les débats et surtout les polémiques. De fait, l'Espagne vit au rythme des scrutins durant cette année 2019 et les électeurs espagnols retourneront aux urnes le dimanche 26 mai pour élire les gestionnaires de l'administration régionale et locale. Au vu du résultat des élections générales, les pronostics s'attendent à des revirements majeurs à Sebta, bastion du PP. Signe des temps qui changent dans le panorama politique sebti, le PP fut évincé au profit du PSOE durant le scrutin législatif. Le parti socialiste a raflé à son rival politique l'unique siège qui représente l'enclave à la Chambre basse espagnole et ceci pour la première fois depuis 1989. Ce n'est pas la première sortie de cet édile régional à l'égard de ce qu'il qualifie de «laxisme» au regard des mesures de sécurité adoptées aux frontières, selon son constat. Pour appuyer sa thèse, il a brandi lors d'un meeting une photo prise d'une plaque minéralogique étrangère en papier carton ! À en croire le prétendant à la présidence du gouvernement de Sebta de la formation centriste Ciudadanos, cette voiture est entrée via la frontière marocaine. À cet effet, le chef de file de Ciudadanos à Sebta a exigé une frontière où toutes les mesures de sécurité seront effectuées afin d'éviter, en outre, que des «mineurs et des migrants s'infiltrent avec des mesures identiques à celles appliquées par les autorités marocaines », a-t-il clamé. Pour ce candidat régional, la frontière du Tarajal (Bab Sebta du côté marocain), «est moins équipée en matériel technologique qu'une caisse de supermarché», a-t-il ironisé. De plus, il a appelé à adopter des mesures «non pas réactionnaires mais préventives » au sujet des entrées des mineurs. De fait, durant ces élections, tous les coups sont permis pour plaire à l'électorat sebti non musulman. En témoignent d'ailleurs les déclarations déplacées du PP régional, lequel avait accusé les autorités marocaines de vouloir «asphyxier» l'enclave sur le plan économique. Se rendant compte qu'il s'était aventuré sur un terrain glissant, le PP a rectifié le tir à la veille des élections législatives pour louer la coopération avec le Maroc, «un voisin et partenaire», ont clamé les candidats de ce parti de droite. Une chose est sûre, le visage politique de Sebta connaîtra un important lifting au lendemain du dimanche 26 mai.