Sans préavis, les autorités de Sebta, via la délégation du gouvernement central à Sebta, ont interdit le passage aux personnes dépourvues d'un titre de séjour ou d'un visa. Une mesure mijotée par le gouvernement de Sebta. Les autorités de Sebta durcissent les contrôles au poste frontière de Bab Sebta (Tarajal pour les Espagnols). Ce qui semblait être une mesure temporaire pour décongestionner le trafic commence à s'imposer comme une nouvelle règle. En effet, et selon ont relevé plusieurs médias locaux, la suspension de l'exception de passage, durant la journée, aux riverains marocains porteurs d'une carte d'identité prouvant leur résidence dans la province de Tétouan, est toujours maintenue. C'est le délégué du gouvernement central à Sebta qui a instauré, subito, cette mesure. Seules les personnes en possession d'un visa, d'un titre de séjour, ou d'un laisser-passer indiquant leur situation comme travailleur transfrontalier, peuvent accéder à l'enclave via le passage de Bab Sebta. S'agit-il d'une "période d'essai" de la mesure annoncée il y a un an par les autorités de l'enclave où il était question de revoir ce traitement de faveur accordé aux voisins tétouanais ? Les déclarations de l'administration penchent la balance en faveur de cette thèse. Le porte-parole du gouvernement de Sebta, Jacob Hachuel (PP), a applaudi des deux mains la mesure prise par l'administration centrale, tout en insinuant que ceux qui doivent visiter l'enclave doivent être "utiles". C'est en somme l'esprit de l'idée lancée par le gouvernement local pour révoquer cette disposition exceptionnelle certes mais devenue un "acquis", au fil des années. Le projet de l'Exécutif sebti est d'ouvrir grand les portes à l'adresse des touristes marocains, en délimitant le passage des riverains tétouanais, responsables de l'encombrement des frontières sans contribuer toutefois au dynamisme économique du préside promis par l'arrivée des vacanciers nationaux, selon la thèse des autorités sebties. Le visa serait donc un filtre pour identifier les bourses marocaines garnies de celles qui sont chichement dotées. "Il devrait avoir des motifs très puissants pour que le passage soit interdit à ces personnes !", a affirmé le porte-parole de l'Exécutif sebti, sans livrer davantage d'explications. Les autorités ont laissé entendre que cette limitation sera levée une fois le commerce des fardeaux est suspendu durant les vacances de Noël, à savoir à partir de vendredi prochain. "La situation est difficile", aux frontières avait souligné Hachuel ajoutant que ces problèmes de congestion du trafic ne sont "pas toujours mais presque jamais attribuables aux autorités espagnoles", s'en est-il lavé les mains. La mesure déplait aux porteurs et personnes ayant l'habitude d'accès à l'enclave sans ces restrictions. Tout au long de la semaine dernière, des manifestations ont eu lieu du côté marocain de la frontière et devraient se poursuivre cette semaine. La situation a affecté en grande mesure les femmes s'affairant dans les foyers sebtis, lesquelles ne disposent d'aucune protection ou couverture sociale.